Les taux des crédits immobiliers en baisse : aperçoit-on (enfin) le bout du tunnel ?

Publié le 9 avril 2024 à 11h28

Source : JT 20h Semaine

La Banque de France a annoncé lundi 8 avril que le taux moyen des crédits immobiliers avait baissé en février 2024.
Il s'agit d'une première depuis plus de deux ans.
Le marché de l'immobilier s'apprête-t-il enfin à repartir ?

Enfin une bonne nouvelle pour les (futurs) propriétaires. Après une hausse continue et significative depuis début 2022, les taux des crédits immobiliers sont repartis à la baisse pour la première fois en deux ans. D'après des données de la Banque de France publiées lundi 8 avril, le taux moyen des crédits immobiliers, hors frais et assurances, s'élevait en février à 4,11%, contre 4,17% en janvier.

Dans un marché à la peine, cette diminution des crédits est nécessairement une bonne nouvelle pour les acheteurs : en février, devenir propriétaire d'un logement coûtait (un peu) moins cher qu'en janvier, à prix d'achat constant. Si les taux restent largement supérieurs à ceux observés ces dernières années, ce léger déclin devrait se poursuivre. "Nous pensons de manière raisonnable que les taux (à 20 ans) arriveront autour de 3,5% entre juin et septembre", indiquait ces dernières semaines Maël Bernier, porte-parole de MeilleurTaux, auprès de TF1info.

Une baisse jusqu'à quel point ?

Plusieurs raisons expliquent cette embellie. D'abord, la conjoncture économique s'est améliorée, avec une inflation de plus en plus basse. Dès lors, la perspective d'une baisse des taux de la Banque centrale européenne est réelle. Ensuite, les banques, pour la plupart réticentes à prêter l'an dernier, sont de retour sur le marché. "Certaines sont revenues de manière agressive, avec des taux plus bas que les autres pour récupérer des dossiers", nous expliquait Maël Bernier. "Elles ont entraîné toutes les autres dans cette baisse."

Autre bonne nouvelle pour les acheteurs : les prix ne s'envolent plus. Habituellement, lorsque les taux augmentent, les prix des biens suivent une tendance inverse afin de s'adapter au marché et vice versa. Or, dans les grandes villes, les prix stagnent, ou baissent toujours légèrement dans d'autres. La Banque de France table d'ailleurs sur leur stabilisation, voire une nouvelle baisse, pour relancer le marché de l'immobilier en berne : selon la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), les ventes ont chuté de 22% en 2023.

Cette inflexion sur les taux sera-t-elle suffisante pour accroître les ventes ? Rien n'est certain, tant acheter un logement coûte plus cher aujourd'hui (4,11%) que début 2022, lorsque les taux figuraient sous la barre des 1%. Reste que cette situation ne devrait pas se reproduire de sitôt. "Je ne suis pas certaine que nous irons au-delà de la baisse à 3,5%", prévenait Maël Bernier en janvier dernier.


Idèr NABILI

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