Alors que la situation sur le front paraît toujours inextricable, Evgueni Prigojine a appelé vendredi à stopper" ceux qui ont "la responsabilité militaire" en Russie.
Informé, Vladimir Poutine a assuré avoir pris les "mesures nécessaires" pour faire face à cette menace.
Le FSB a ouvert une enquête.

L'antagonisme entre le groupe Wagner et le Kremlin dégénère. "Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l'arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués", a affirmé, ce vendredi 22 juin, Evgueni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse, accusant le commandant militaire central de se trouver derrière ces attaques. Il n'a pas précisé la localisation exacte des camps, ni le nombre précis de victimes, mais a accusé personnellement le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, d'être à l'origine de ces faits. 

De son côté, le ministère russe de la Défense a immédiatement nié avoir procédé à de telles manœuvres. Les accusations du patron de la milice "ne correspondent pas à la réalité et sont une provocation", a-t-il dénoncé. 

Ceux qui résisteront à cela seront considérés comme une menace et détruits immédiatement
Evgueni Prigojine

Qu'à cela ne tienne, le mercenaire de 62 ans a appelé à "stopper" ceux qui ont "la responsabilité militaire du pays". "Le comité des commandements du groupe Wagner a décidé que ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés", a-t-il lancé. "Ceux qui résisteront à cela seront considérés comme une menace et détruits immédiatement", a ajouté Evgueni Prigojine, en promettant de "répondre" à ces attaques présumées. "Ce n'est pas un coup d'État militaire, mais une marche pour la justice, nos actions ne gênent pas les forces armées", a-t-il martelé. "Nous sommes 25.000 et nous allons déterminer pourquoi le chaos règne dans le pays (...) Nos réserves stratégiques, ce sont toute l'armée et tout le pays", s'est-il enflammé, souhaitant "mettre fin au désordre".

Une enquête du FSB ouverte

"Le président (Vladimir) Poutine est informé de tous les évènements autour d'(Evgueni) Prigojine. Les mesures nécessaires sont en train d'être prises", a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Dans la foulée, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour "appel à la mutinerie armée". "Les allégations diffusées au nom d'Evgueni Prigojine n'ont aucun fondement. En lien avec celles-ci, le FSB a ouvert une enquête pour appel à la mutinerie armée", ont-ils détaillé. 

Une chose est sûre, ce nouvel échange entre les deux entités au cœur de l'offensive de la Russie en Ukraine expose à nouveau de manière spectaculaire les profondes tensions au sein des forces de Moscou. Depuis des mois, le chef du groupe Wagner mène un bras de fer avec le commandement militaire russe, qu'il accuse publiquement et très violemment d'incompétence et de mensonges dans la conduite des opérations en Ukraine. Plus tôt dans la journée, le dirigeant du groupe paramilitaire avait ouvertement remis en question les raisons de l'offensive de Moscou contre Kiev. "La guerre était nécessaire pour qu'un groupe de salauds soit promu", avait-il cinglé, estimant que  "les oligarques" russes "avaient besoin de la guerre". 


M.G avec AFP

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info