Pour sécuriser l'axe Crimée-Russie, cible d'attaques ukrainiennes, Moscou envisagerait la construction d'un tunnel sous-marin.
Selon le "Washington Post", des entreprises chinoises auraient déjà été sollicitées.

Un tunnel sous-marin pour éviter les risques à l'air libre. C'est la piste étudiée par Moscou en Crimée. Selon des communications interceptées par les services de sécurité ukrainiens et dévoilées par le Washington Post, des entreprises russes et chinoises seraient en discussion pour lancer ce projet titanesque.

Selon le quotidien américain, l'une des plus grandes entreprises de construction chinoises serait d'ores et déjà en pourparlers. Un consortium russo-chinois aurait même vu le jour en Crimée pour piloter les travaux. Le Washington Post croit aussi savoir qu'une entreprise publique chinoise est déjà implantée en Russie, où elle a notamment participé à l'extension du métro de Moscou en 2021. Sollicitée par le journal, elle n'a pas répondu.

Des milliers d'employés à portée de missiles ukrainiens ?

Également interrogé, Vladimir Kalyuzhny, un homme d'affaires russe qui serait selon les documents consultés le directeur général du consortium, a qualifié l'affaire de "beaucoup de vent", qualifiant le Post de "média ennemi". Le quotidien évoque malgré tout une lettre qu'il aurait reçu dans laquelle la société chinoise évoque sa volonté de "participer en tant qu'entrepreneur général dans la construction d'un tunnel sous le détroit de Kertch."

Avéré ou non, ce projet intrigue les autorités américaines. "Il serait étrange qu'un consortium de grandes entreprises chinoises ou le gouvernement soutiennent un tel projet", a déclaré un responsable américain, selon lequel Pékin ne prendrait pas le risque d'être sous le coup de sanctions de la communauté internationale. En outre, même si les travaux souterrains pourraient se dérouler avec un risque minime, le projet mettrait des milliers d'employés et des équipements coûteux à portée des missiles ukrainiens. Dernier frein, et non des moindres : une telle construction nécessite plusieurs années de travaux, et son coût s'élèverait à plusieurs milliards d'euros.

Avéré ou non, un tel chantier correspondrait aux besoins de Moscou en Crimée. La péninsule, annexée en 2014, fait face à des attaques de drones qui se multiplient depuis plusieurs semaines. Le pont en béton, long de 18 kilomètres et inauguré en 2018 par Vladimir Poutine, a été la cible de plusieurs attaques. Ce vaste édifice consiste en deux structures parallèles, l'une réservée à la circulation routière et l'autre au trafic ferroviaire.


T.G.

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