Les renseignements israéliens figurent parmi les plus puissants du monde entier.Pourtant, le pays a été surpris samedi par l'attaque sans précédent et tous azimuts de la branche armée du Hamas.Plusieurs experts dénoncent des "erreurs politiques" et "militaires" d'Israël, dans le 20H de TF1.
L'attaque est encore en cours, samedi 7 octobre, et les questions sont déjà nombreuses. Après une offensive sans précédent de terroristes du Hamas sur Israël, les critiques commencent à émerger contre la non-anticipation de Tel-Aviv. Une situation d'autant plus incompréhensible pour les Israéliens que le pays est connu mondialement pour ses outils de renseignement de pointe.
Ces outils permettent habituellement de mener des raids éclair en territoires palestiniens pour interpeller des suspects. C'était encore le cas ce jeudi, d'après une publication de la police israélienne, dans la ville de Tulkarem en Cisjordanie. Idem, le 27 septembre dernier, dans la même ville. Ces outils sont aussi capables de mener des frappes quasi-chirurgicales, avec des cibles surveillées à distance.
Pour bénéficier de ce panel de moyens, l'État hébreu dépense chaque année des centaines de millions d'euros pour lancer et exploiter des satellites munis des caméras spatiales. "Cette fois, peut-être que les membres du Hamas ont été particulièrement discrets. Les Israéliens ne sont, peut-être, pas parvenus à analyser correctement le renseignement qui remontait du terrain pour prévoir cette attaque", avance Héloïse Fayet, chercheuse au centre des études de sécurité de l'Ifri dans le 20H de TF1.
Il y a eu des erreurs d'analyse en cascade qui ont amené à considérer que le Hamas pouvait être une menace contenue.
David Khalfa, codirecteur de l'observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la Fondation Jean-Jaurès
"Il y a, sans aucun doute, des erreurs de jugement. Non seulement de l'échelon politique, mais aussi de l'échelon militaire", juge le codirecteur de l'observatoire de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient à la Fondation Jean-Jaurès, David Khalfa. "Il y a eu des erreurs d'analyse en cascade qui ont amené à considérer que le Hamas pouvait être une menace contenue", ajoute l'expert dans le reportage en tête d'article.
Déjà des critiques au sein de l'armée
Au sein même de l'armée israélienne, certaines voix se faisaient déjà entendre samedi pour parler d'un échec cinglant. Après avoir tenu une réunion de crise ce samedi, le Premier ministre Benjamin Nethanyahou devra aussi s'expliquer. La presse israélienne, elle, évoque déjà un "dysfonctionnement de grande ampleur". "Tout Israël se demande : où est l’armée israélienne, où est la police, où est la sécurité", a réagi l'ancien patron de la marine nationale sur la chaine privée Canal 12.
D'autres titres ont cité samedi des responsables israéliens sous couvert d'anonymat. Ces derniers s'en prennent aux disputes internes actuelles et qui seraient à l'origine de cette situation.
En tout état de cause, des représentants israéliens ont déjà admis des erreurs. Invité de LCI, l'ambassadeur d'Israël en France, Raphaël Morav a reconnu une "défaillance des renseignements". L'offensive de la branche armée du Hamas "nous a pris par surprise, il faut l'admettre", a-t-il par ailleurs reconnu.
Et le diplomate d'ajouter : "On était peut-être sous l'illusion que le Hamas voulait enfin changer, devenir une entité un peu plus crédible et responsable, mais leur nature n'a pas changé, elle est toujours de vouloir anéantir Israël", a-t-il affirmé..