Des assaillants du Hamas ont pris pour cible samedi matin une rave party où de nombreux jeunes étaient rassemblés pour faire la fête.Une des participantes est parvenue à fuir le massacre de justesse, aux côtés de son compagnon.Son père raconte le calvaire de la jeune femme sur LCI.
Il ne réalise toujours pas que sa fille est saine et sauve. "C'est un miracle qu'elle s'en soit sortie, qu'elle ait réussi à fuir de ce carnage et rentrer à la maison en bonne santé", a expliqué un père de famille israélien, Frédéric Coscas, sur LCI ce mercredi. Sa fille Shani, 22 ans, a survécu de justesse au massacre perpétré samedi matin lors de la rave party Supernova, dans le sud d'Israël. L'attaque de combattants de la branche armée du Hamas y a fait plus de 250 morts et plusieurs participants ont été capturés et emmenés de force par les assaillants.
"Elle est saine et sauve, mais au niveau psychologique, elle a vécu quelque chose de terrible. (...) On a encore du mal à réaliser qu'elle est avec nous et que le sort aurait pu être complètement différent", confie le père de la jeune femme. Il a expliqué avoir appris après coup que sa fille était sur place au moment de l'attaque, lorsque sa fille aînée lui a indiqué que Shani était "rentrée à la maison" saine et sauve.
"Elle a commencé à voir des corps autour d'elle"
La jeune femme tente progressivement de mettre des mots sur l'horreur qu'elle a vécue. "Elle nous a dit qu'elle s'est enfuie, elle a vu les premiers missiles arriver. Elle était garde-frontière dans la bande de Gaza, elle a l'habitude de ces choses-là. À 6h30 du matin, elle a entendu les premières salves, elle a eu le réflexe incroyable de partir, cela lui a peut-être sauvé la vie", a-t-il retracé. Avec son compagnon, la jeune femme a pu fuir en voiture à travers le désert israélien et "par miracle, retrouver une route qui allait vers Tel-Aviv". "Elle m'a dit : 'Papa, c'était un sentiment de bien-être incroyable, je ne me suis jamais sentie aussi bien. On était au summum, on était heureux. Et à 6h25, tout a changé. C'est comme si on passait du paradis à l'enfer'. (...) En partant, elle a commencé à voir des corps autour d'elle", a-t-il poursuivi.
La jeune femme a aussi aperçu "quelques militaires", selon son père des "terroristes déguisés en militaires israéliens". "Elle a compris que c'était grave et c'est ça qui lui a sauvé la vie, elle savait que c'était une attaque", a-t-il insisté. Shani a désormais "du mal à parler parce que c'est difficile à sortir" et est prise en charge par un psychologue. "Elle a vu quelque chose de tellement grave qu'il faut que cela sorte", a martelé son père.
Frédéric Coscas est également revenu plus largement sur l'opération d'ampleur lancée par le mouvement islamiste palestinien. "Cela fait 25 ans que je vis en Israël, je sais ce qu'est le Hamas. (...) Quand je vois ces jeunes qui dansaient, c'était un cadre de paix, de joie... je suis sûr que ces jeunes-là sont pour discuter, pour la paix. Quand je vois ces barbares qui les ont tués sans sommation, sans pitié... J'espère que le monde comprendra vraiment qui est le Hamas", a-t-il souligné, espérant que "cela se terminera enfin dans la paix, que l'on reprendra la vie normale".