Des milliers d'Israéliens ont défilé à Tel-Aviv, ce samedi, pour protester contre le projet du gouvernement de réformer le système judiciaire du pays.Le mouvement de contestation mobilise chaque semaine des dizaines de milliers de manifestants.L'une des mesures de la réforme vise à limiter la possibilité pour la Cour suprême d'invalider une décision du gouvernement.
Une nouvelle mobilisation dans le cadre de l'un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire du pays. Des milliers d'Israéliens ont pris part ce samedi, à Tel-Aviv, à une vaste manifestation contre le projet controversé du gouvernement de réformer le système judiciaire, considéré par ses détracteurs comme une menace pour la démocratie.
Annoncé en janvier et porté par la coalition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui comprend des partis d'extrême droite et juifs ultra-orthodoxes, le texte est fermement contesté dans la rue depuis sept mois. Chaque semaine, des dizaines de milliers de manifestants battent le pavé pour faire entendre leur colère.
"Le pays s'effondre"
Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs. Adoptée le 24 juillet par la Knesset, une mesure clé de ce texte vise à limiter la possibilité pour la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, d'invalider une décision de l'exécutif. Le projet de réforme judiciaire entend accroître le pouvoir des élus et diminuer celui des magistrats. Mais ses détracteurs estiment qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.
"Démocratie, démocratie", scandaient les manifestants se dirigeant vers la rue Kaplan à Tel-Aviv. "Nous n'abandonnerons pas tant que la situation ne se sera pas améliorée. Descendez de votre balcon, le pays s'effondre", ont-ils encore crié. "Malgré des mois de manifestations, les choses ne se passent pas comme nous le souhaitions, car une partie importante de la réforme du système judiciaire a été adoptée (au Parlement) il y a quelques semaines", a déclaré à l'AFP un manifestant, Ben Peleg.
Le processus législatif est actuellement en suspens en raison des vacances d'été du Parlement, Benjamin Netanyahu s'étant engagé à être ouvert aux négociations sur les étapes futures. Les manifestations ont été soutenues par des opposants politiques, des groupes laïques et religieux, des cols bleus et des travailleurs du secteur technologique, des militants pacifistes et des réservistes militaires. Ces mois de manifestations, dont certaines en soutien au gouvernement, ont fait craindre une aggravation des fractures au sein de la société israélienne.