"No to Russia" : pourquoi les Géorgiens descendent-ils dans la rue par milliers ?

par C.Q
Publié le 17 avril 2024 à 22h56

Source : TF1 Info

Des milliers de Géorgiens manifestent depuis le 15 avril à cause d'une loi en préparation au Parlement, jugée prorusse et liberticide.
Le texte s'apprête à obliger les organisations à se déclarer lorsqu'elles reçoivent plus de 20% de financement de l'étranger.

20.000 personnes sont encore descendues dans la rue ce mercredi 17 avril à Tbilissi, en Géorgie, pour protester contre une loi sur "l'influence étrangère", votée par les députés en première lecture. Depuis lundi 15 avril, les Géorgiens manifestent par milliers devant le Parlement pour s'opposer à ce projet de loi, qu'ils jugent liberticide et prorusse. 

Une loi incompatible avec une adhésion à l'UE

Présenté au Parlement depuis le début de la semaine, le texte vise à contraindre les organisations recevant plus de 20% de financement de l'étranger à s'enregistrer en tant qu'"organisations poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère". Un projet de loi qui avait déjà été examiné en mars 2023 avant d'être abandonné devant, déjà, les manifestations monstres qu'il avait déclenchées. 

Ses détracteurs accusent donc le texte d'être liberticide, en limitant notamment la liberté de la presse, mais y voient aussi l'ombre de la Russie. En 2012, Moscou avait fait voter une loi dans le même esprit, qualifiant d'"agents de l'étranger" les organisations recevant des financements extérieurs. Depuis, la mesure est utilisée par le Kremlin pour museler les voix dissidentes et les ONG et médias indépendants.

Des milliers de manifestants à Tbilissi, le 16 avril 2024
Des milliers de manifestants à Tbilissi, le 16 avril 2024 - VANO SHLAMOV / AFP

Les manifestants craignent surtout une chose : que la loi, une fois promulguée, n'entrave une éventuelle adhésion de leur pays à l'Union européenne (UE). Bruxelles, qui lui a accordé en décembre le statut de candidat, a d'ailleurs demandé à la Géorgie l'abandon du texte, estimant qu'il allait à l'encontre des réformes compatibles à une intégration européenne. 

Alors qu'un seul mot d'ordre les réunit sur les réseaux sociaux, "Tbilisi Protests", dans la rue, ce sont différents slogans anti-Moscou qui sont brandis par les manifestants depuis le 15 avril, allant de "No to Russia" ("Non à la Russie") à "We are Europe" ("Nous sommes l'Europe"). Dans ces immenses rassemblements ont même été aperçus les principaux joueurs de l'équipe nationale de football. 


C.Q

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