"Agents de l'étranger" : la Géorgie retire son projet de loi après des soulèvements massifs

par B.L. avec AFP
Publié le 9 mars 2023 à 8h49

Source : TF1 Info

Jeudi 9 mars, le parti au pouvoir en Géorgie a annoncé le retrait immédiat du texte.
Il visait des ONG et des médias que le parti entendait qualifier d'"agents de l'étranger".
Le texte n'est pas totalement enterré, si l'on en croit le communiqué publié jeudi.

Le gouvernement géorgien recule. Jeudi 9 mars, le parti au pouvoir en Géorgie a annoncé qu'il retirait son projet de loi visant des ONG et des médias. Le projet visait à obliger ces organisations à s'enregistrer en tant qu'"agents de l'étranger", sous peine d'amende. Depuis mardi, des manifestations massives secouaient le pays et ont été durement réprimées.

"En tant que parti de gouvernement responsable envers chaque membre de la société, nous avons décidé de retirer de façon inconditionnelle ce projet de loi que nous soutenions", a déclaré le parti du Rêve géorgien, dans un communiqué publié sur son site. La veille, une nouvelle manifestation s'était soldée par l'utilisation de grenades lacrymogènes et de canons à eau, de la part des forces de l'ordre.

Mardi, le projet de loi avait été adopté en première lecture. Il prévoyait de créer la dénomination d'"agents de l'étranger" pour tous les médias - et également les ONG - dès lors qu'au moins 20% de leur financement provenait de l'étranger. En cas de non-respect de cette loi, ces organisations risquaient de se voir infliger une amende. Pour ses détracteurs, ce texte est inspiré d'une loi similaire qui existe en Russie où le Kremlin l'utilise pour réprimer la presse indépendante, les organisations de défense des droits humains et ses opposants.

Le projet "retiré", mais pas enterré

Du reste, le parti au pouvoir en Géorgie ajoute, dans le même communiqué, qu'il entend mener des consultations publiques pour "mieux expliquer" le but du texte. Il ne ferme donc pas la porte à un éventuel retour du projet de loi. Le parti du Rêve géorgien estime que le texte législatif a été "présenté sous un mauvais jour de façon trompeuse".

Cette ex-république soviétique ambitionne officiellement de rejoindre l'UE et l'Otan. Une orientation prise après la "révolution des roses" de 2003, qui avait amené au pouvoir le prooccidental Mikheïl Saakachvili. Pour autant, plusieurs mesures récentes du gouvernement actuel, comme ce dernier projet de loi, jettent le doute sur le maintien de ses aspirations prooccidentales, l'opposition l'accusant de soutenir Moscou.  


B.L. avec AFP

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