Adolescente tuée en Saône-et-Loire : ce que l'on sait du petit ami, principal suspect

M.G
Publié le 9 juin 2022 à 22h51, mis à jour le 10 juin 2022 à 20h04

Source : TF1 Info

Une adolescente de 14 ans, Emma, a été retrouvée morte jeudi à Clessé, un petit village de Saône-et-Loire.
Rapidement suspecté et placé en garde à vue, le petit ami de la victime a avoué être à l'origine de ce crime.
TF1info fait le point sur ce que l'on sait de lui.

On en sait plus sur le principal suspect de la mort de la jeune fille à Clessé, jeudi 9 juin. Tôt dans la matinée, le corps inanimé d'Emma, une adolescente de 14 ans, a été découvert à proximité de son ancienne école primaire, dans ce petit village de Saône-et-Loire. La victime a été lardée de coups de couteau. 

Les enquêteurs ont rapidement privilégié l'hypothèse d'une rupture amoureuse douloureuse. Interpellé à son établissement scolaire, le principal suspect des faits, le petit ami de la victime, a été placé en garde à vue à 9h45, soit trois heures après la découverte du cadavre, du chef "d'assassinat". Les mains du suspect étaient couvertes de "blessures qui pouvaient être compatibles avec des coupures et des griffures. Des prélèvements ont été réalisés au niveau des ongles", a indiqué Éric Jallet. 

Il a avoué les faits

Après quelques heures d'interrogatoire, le jeune homme - lui aussi âgé de 14 ans - a avoué les faits. "Ses premières déclarations confirment qu'il a commis les faits d'homicide volontaire", a annoncé le procureur, confirmant que l'enquête était ouverte "du chef d'assassinat". "Il reconnaît avoir, comme à son habitude depuis quelques jours, convenu d'un rendez-vous avec cette jeune fille, qu'il s'était muni d'un couteau, qu'il avait discuté avec elle, qu'il avait placé ce couteau dans sa manche. Après avoir discuté quelques instants avec elle, il lui avait porté trois coups de couteau au niveau du cou", a-t-il relaté. "Elle avait tenté de fuir et il l'avait rattrapée, avait tenté de l'étrangler et avait porté à nouveau des coups de couteau, laissant [l'arme] sur place et rentrant chez lui", a encore informé le magistrat. 

Peu de précisions sur les motivations

Les premiers éléments d'enquête n'ont pas permis d'établir avec certitudes les mobiles du tueur présumé. "Il pensait vouloir tuer, sans donner plus d'explications", note Éric Jallet. En revanche, les enquêteurs ont d'ores et déjà pu rassembler des éléments sur la relation amoureuse entre les deux jeunes gens. La relation s'était finie à la demande du garçon. Mais elle avait repris, le 25 mars, puis elle s'était à nouveau terminée. Selon le témoignage de plusieurs amis de la victime, les adolescents s'étaient finalement donné une nouvelle chance. Depuis le début de la semaine, ils avaient pris l'habitude de se retrouver entre minuit et 4h dans le village. C'est dans ces circonstances qu'a été commis le crime, après que la victime avait faussé compagnie à ses parents dans la nuit.  

Si "aucun signalement de harcèlement" n'avait été enregistré dans le collège de l'adolescente, comme l'a affirmé jeudi le recteur de Dijon, le suspect "avait eu par le passé des paroles inquiétantes". Il avait évoqué "le fait de vouloir tuer quelqu'un et notamment sa petite copine. (...) Ils ne l'avaient pas pris au sérieux tout en étant inquiets par rapport à ce garçon", a déclaré le procureur de la République de Mâcon. 

Il disait s’être entraîné au maniement du couteau.
Le procureur de Mâcon, Eric Jallet

Pour autant, le mis en cause n'a pas d'antécédent judiciaire, aucune condamnation. "La seule chose que l'on sache, c'est que lui-même avait été victime de violences de la part de son père en janvier. Ces éléments doivent être exploités", avait souligné le représentant du parquet lors de cette première conférence de presse. 

Vendredi, après de nouvelles auditions la volonté du jeune homme de tuer ne fait plus aucun doute. "Il pensait que son acte pouvait être facilité par le fait que la victime l’aimait. Il disait s’être entraîné au maniement du couteau. Il décrivait les coups portés avec précision", a précisé le procureur dans un communiqué. Examiné par un expert psychiatre, le suspect a "une altération importante du discernement, sans abolition, le rendant accessible à ce stade à une sanction pénale", a expliqué le magistrat. 


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