Fillette retrouvée morte à Sedan : le mis en cause, père de six enfants, connaissait la victime

Publié le 20 octobre 2023 à 19h20, mis à jour le 20 octobre 2023 à 21h39

Source : Sujet TF1 Info

Le corps d'une fillette de 10 ans et demi a été retrouvé mercredi dans la cave d'un bâtiment de Sedan, dans les Ardennes.
Elle avait disparu la veille.
Un homme de 57 ans a été mis en examen ce vendredi pour "meurtre" et "viol" sur mineure de moins de 15 ans et écroué.

Un peu moins de 48 heures après la découverte du corps sans vie de Loana, 10 ans et demi, dans une cave de Sedan (Ardennes), le procureur de la République de Reims, François Schneider a annoncé ce vendredi que l'homme, interpellé mercredi, a été mis en examen pour meurtre et viol sur mineure de moins de 15 ans et placé en détention provisoire.

Cet homme âgé de 57 ans, occupant d'un bar désaffecté et d'un appartement situé au-dessus de la cave, avait été suspecté après que les enquêteurs ont retrouvé la dépouille de l'enfant sur la base d'un témoignage. La fillette se trouvait alors dans un drap, dénudée et présentait des traces de violences. 

Le suspect "n'a pas le profil habituel de ce type de personnalité"

L'aspect criminel n'a fait aucun doute. "Il y avait du sang dans le bar, il y avait du sang, beaucoup de sang dans la cave et il y avait du sang sur les draps du lit dans l'appartement de la personne" a révélé le magistrat à l'occasion d'une conférence de presse.  Pointant "l'incroyable gravité des faits", ce dernier a ensuite livré des éléments sur le mis en cause, un père de famille qui selon ses termes "n'a pas le profil habituel de ce type de personnalité".

Alcoolique et sans emploi

Ce quinquagénaire originaire de Sedan a trois mentions à son casier judiciaire dont deux anciennes. Parmi ces condamnations, des délits routiers notamment. "Il n'a jamais été condamné pour des agressions sexuelles. Il n'a pas le profil des agresseurs sexuels classiques qu'on retrouve, qui ont déjà été condamnés pour des agressions sexuelles, pour des violences, pour des violences conjugales" a souligné le procureur ce jour.

"C'est quelqu'un qui est alcoolique, qui n'a pas beaucoup d'activité, qui est divorcé, qui a 6 enfants qui venaient le voir de temps en temps", a-t-il ajouté.

Au moment de son interpellation mercredi soir, plus de 24 heures après la disparition de l'enfant, le quinquagénaire était en état d'alcoolémie. "Cette alcoolisation n'a pour l'instant pas de lien direct avec le soir des faits" a souligné le procureur.

Il connaissait la victime

Pendant sa garde à vue, le suspect a expliqué que la fillette était venue chez lui mardi après le collège, comme elle l'avait déjà fait précédemment. "La jeune fille le connaissait. Il semble qu'elle était déjà venue chez lui à titre amical (...) Je ne peux pas vous dire ce qu'ils faisaient, de quoi ils discutaient", a commenté le procureur. 

Le mis en cause connaissait également le père de Loana. "C'était des amis du quartier visiblement. C'est un petit quartier où les gens se connaissent, ça ne va pas plus loin". 

L'autopsie de la victime pratiquée ce vendredi matin a confirmé ce que les enquêteurs supposaient : "la fillette a été frappée à de nombreuses reprises au visage, ces coups ayant entraîné la mort et également le fait qu'elle a été violée dans des circonstances particulièrement difficiles".  Le magistrat a précisé que l'on ne savait pas encore si l'enfant était morte suite à des coups portés ou à l'aide d'un objet contondant. 

Interrogé sur les faits qui lui étaient reprochés, le mis en cause les a tout de suite contestés mais a fini par évoluer dans ces déclarations. Aux enquêteurs, le quinquagénaire a expliqué que le jour des faits, mardi dernier, il avait "offert un verre d'eau à la fillette et qu'en partant, elle [était] tombée dans l'escalier". Selon lui, elle s'est alors blessée très gravement dans cette chute au point d'en mourir et que, ne sachant pas que faire du corps, il l'avait transporté dans la cave et l'avait recouverte de draps. S'il reconnaît avoir violé la fillette, "il ne reconnaît absolument pas le meurtre", a indiqué le procureur.

La motivation inconnu à cette heure

Comment cet homme, inconnu pour de tels faits, père de famille et connaissant la jeune victime, a-t-il pu commettre cet acte effroyable ? Le procureur s'interroge encore : "Pour la motivation proprement dit, nous n'avons pas d'explication claire, sachant que lui ne reconnait pas le meurtre. Il nous parle d'un accident" a rappelé François Schneider. 

Un juge d'instruction va être saisi. L'enquête menée sur commission rogatoire va devoir déterminer les circonstances exactes du drame. Des expertises psychologiques et psychiatriques vont être ordonnées. 

Pour les faits de meurtre et viol sur mineure de 15 ans, le mis en cause encourt la peine la plus lourde prévue au code pénal français, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine maximale de 30 ans.


Aurélie SARROT

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