Attaque à la gare de Lyon : mis en examen, l'assaillant voulait "s'en prendre à des Français"

par A.S
Publié le 6 février 2024 à 13h38, mis à jour le 6 février 2024 à 16h44

Source : JT 13h WE

Le parquet de Paris a ouvert ce mardi une information judiciaire sur les infractions de tentatives d'assassinat et de violences avec arme aggravées.
Celle-ci intervient trois jours après qu'un homme a agressé des passants avec un couteau à la gare de Lyon.
L'assaillant a été mis en examen cet après-midi de ces chefs.

Trois jours après l'attaque au couteau à la gare de Lyon, le parquet de Paris a ouvert, ce mardi 6 février 2024, une information judiciaire sur les infractions de "tentatives d'assassinat" et de "violences avec arme, aggravées par la circonstance que les actes ont été précédés, accompagnés ou suivis de propos qui établissent qu'ils ont été commis contre les victimes en raison de leur appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race, ethnie, nation ou religion déterminée". 

Cet après-midi, le mis en cause, un Malien âgé de 32 ans en situation régulière, a été mis en examen de ces chefs. Le parquet a requis son placement en détention provisoire. 

L'assaillant n'a "aucun regret"

Au cours de sa garde à vue, le trentenaire n'a, selon une source proche du dossier, exprimé "aucun regret ou remords" et n'aurait eu "aucun mot pour les victimes", au nombre de trois. "Les déclarations du mis en cause, comme l'exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu'il avait commis son acte pour s'en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation", explique la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué. 

Les enquêteurs du 2ᵉ district de la police judiciaire parisienne ont notamment retrouvé, sur un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant, des vidéos compromettantes. Sur les images, un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras qui exprime notamment, dans l'une des vidéos, son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire française au Mali.

Une des victimes toujours hospitalisée

Les faits ont été commis samedi, vers 7h35 du matin dans le hall 3 de la gare parisienne. Alors qu'il se trouve dans l'escalator, ce Malien inconnu de la justice, et qui demeurait en Italie avant d'arriver en France le 1er février, a mis le feu à son sac à dos avant de poursuivre une passante, armé d'un marteau et d'un couteau, sans parvenir à l'atteindre.

Un homme s'est interposé. Il a reçu un coup de couteau à l'abdomen et des coups de marteau à la tête. Âgé de 66 ans et prénommé Claude, il est toujours hospitalisé dans un état grave. Un deuxième voyageur est également intervenu, plaquant le suspect au sol, avant que trois autres personnes l'y maintiennent, et que les agents de sécurité et policiers le prennent en charge. "C'est grâce aux réactions immédiates et courageuses de chacune de ces personnes que le périple violent du mis en cause a été interrompu", rappelle la magistrate.

L'examen psychiatrique réalisé au cours de la garde à vue du mis en cause "n'a pas écarté sa responsabilité pénale", indique également le parquet. 

Le Parquet National Antiterroriste, seul compétent pour qualifier un acte de terroriste, a été avisé des différents éléments de la procédure, et a conclu à ce stade que les critères n'étaient pas réunis pour se saisir. 

Les investigations se poursuivent désormais sous la direction du juge d'instruction. Le mis en cause encourt la perpétuité.


A.S

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