Attaque à Arras : nouveau bilan, tentative de fuite, ancien élève du lycée... Ce qu'a révélé le procureur ce vendredi

Publié le 13 octobre 2023 à 21h16

Source : TF1 Info

Jean-François Ricard, procureur national antiterroriste, a donné ce vendredi soir une conférence de presse après l'attaque au couteau ce jour dans un lycée d'Arras.
Outre la chronologie des faits, le magistrat a notamment donné un nouveau bilan faisant état d'un mort et trois blessés et confirmé que l'auteur avait crié "Allah Akbar".

Des faits "d'une extrême gravité" au "retentissement considérable". Voici les propos liminaires du procureur national antiterroriste Jean-François Ricard qui a livré ce soir des précisions suite à l'attaque au couteau perpétrée dans la matinée  par Mohammed M., né en Russie en 2003, dans la cité scolaire Gambetta à Arras (Pas-de-Calais).

"De nombreuses investigations sont en cours et doivent se poursuivre afin de déterminer avec précision le déroulement des faits mais aussi comment l'auteur a préparé son crime et de quelles éventuelles assistances il a pu bénéficier", a précisé le magistrat avant de livrer quelques nouveaux éléments sur cette affaire. 

Nouveau bilan : un mort et trois blessés

Les premières investigations ont ainsi permis d'établir que vers 11h ce vendredi matin, Mohammed M. s'était présenté devant le lycée Gambetta à Arras, lycée dans lequel "il avait été scolarisé antérieurement". Là, il a frappé avec un couteau un enseignant qui se trouvait devant cet établissement. Un second enseignant a tenté de venir en aide à son collègue avant d'être frappé à son tour par le même auteur avec un couteau

"Mohammed M. est ensuite entré dans le lycée où il a entamé un périple le conduisant notamment à se rendre dans la cour située à l'arrière de cet établissement. Il s'est alors retrouvé en présence de plusieurs personnes, notamment un agent technique qu'il a blessé de plusieurs coups de couteau et d'un agent d'entretien qui a également été blessé lors de cette scène" a détaillé le magistrat qui a fait état d'un nouveau bilan. "À cette heure, nous dénombrons une victime, enseignant dans l'établissement, qui est décédée, et trois autres victimes, enseignants ou personnels de ce lycée qui sont blessés", a-t-il annoncé.

L'agresseur a tenté de fuir

Jean-François Ricard a expliqué que Mohammed M., après la commission des faits, a ensuite "tenté de quitter les lieux par l'avant du lycée avant de rebrousser chemin et de se diriger vers le fond de la cour"

Là, il a été interpellé par les services de police "qui ont dû faire usage à deux reprises de leur pistolet Taser". 

"Allah Akbar" et proximité avec son frère condamné pour association de malfaiteurs terroriste

Le procureur a par ailleurs confirmé que plusieurs témoins avaient entendu l'auteur présumé des faits crier "Allah Akbar" au cours de ses faits. Le magistrat a également confirmé que Mohammed M. était connu pour sa radicalisation et inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation terroriste. 

Il a ajouté que l'un de ses frères, "de deux ans son aîné et dont il est proche", avait été condamné en avril 2023 par la cour d'assises de Paris pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et "non-dénonciation de crime". Ce même frère a à nouveau été condamné en juin dernier pour "apologie du terrorisme" par le tribunal d'Arras. Il est actuellement détenu.

"C'est tant au regard du déroulement même des faits que de la personnalité de son auteur que le parquet national antiterroriste s'est saisi de ces actes sous les qualifications d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle", a expliqué Jean-François Ricard. 

Plusieurs personnes en garde à vue

Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête ce vendredi. "Vous comprendrez qu'il m'est impossible de vous apporter à ce stade plus de précisions afin de ne pas porter atteinte aux investigations qui se déroulent actuellement", a conclu le magistrat qui n'a donné aucune indication sur ces gardés à vue. 

La direction nationale de la police judiciaire et la direction générale de la sécurité intérieure sont chargées des investigations. La sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire a été désignée service coordonnateur. 


Aurélie SARROT

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