Après les deux fusillades mortelles sur fond de trafic de drogue survenues à Nîmes ces derniers jours, Gérald Darmanin a annoncé ce jeudi de nouveaux renforts policiers.En plus de la CRS 8 arrivée en renfort mardi après la mort d'un enfant de 10 ans, le RAID et une autre compagnie de CRS sont déployés ce jeudi soir sur la ville du Gard.
Les mesures prises mardi avec le déploiement de 100 fonctionnaires de la CRS 8 pour faire face aux violences à Nîmes n'auront pas suffi. Moins de quatre jours après la mort d'un enfant de 10 ans et quelques heures après le tir mortel qui a atteint un jeune homme de 18 ans connu des services de police et de la justice, le ministre de l'Intérieur a donc décidé de renforcer son dispositif sécuritaire sur place.
Après avoir présidé une réunion de sécurité ce jeudi, le patron de la place Beauvau a en effet annoncé à l'occasion d'un déplacement dans le Finistère et à la veille de son arrivée dans la ville du Gard, de nouveaux renforts dans le quartier Pissevin notamment où ont eu lieu les deux drames.
"Le trafic de drogue a fait deux morts dont un gamin de 10 ans", a rappelé Gérald Darmanin dénonçant des "règlements de compte inacceptables". "Nous avons cet après-midi procédé à des interpellations. Quelques-unes ont déjà été faites au moment où je parle. J'ai engagé le Raid et en plus de la CRS 8 ce soir, une nouvelle unité de CRS restera plusieurs semaines et dans le département du Gard avant que demain je puisse échanger avec les policiers et les élus pour voir les nouvelles dispositions nécessaires", a ajouté le ministre.
Ce dernier a également certifié que la police serait désormais présente "nuit et jour" dans les trois quartiers sensibles de la ville. "J'ai constaté comme vous que ça n'était pas forcément le cas et donc ma commande est extrêmement claire" a-t-il souligné après que l'on a appris que la CRS 8 avait quitté les lieux vers 3h du matin la nuit dernière, peu avant qu'un nouveau drame ne se produise.
"40% de policiers de plus qu'il y a quatre ans" à Nîmes
Concernant les effectifs, Gérald Darmanin a insisté sur le fait que ces derniers étaient à Nîmes à la hausse avec aujourd'hui "40% de policiers de plus qu'il y a quatre ans". Il a fait par ailleurs savoir que quinze nouveaux officiers de la police judiciaire arrivaient en septembre pour notamment "permettre d'interpeller des auteurs qui assassinent manifestement sans distinction et qui méritent pendant de longues années de dormir en prison."
"La guerre contre la drogue était très difficile" a concédé le ministre, assurant avoir néanmoins "des résultats". "Ces résultats font sans doute naître ces règlements de compte", a-t-il commenté.
Cette année, trois tonnes de cannabis ont été saisis dans le département du Gard. C'était moins d'une tonne il y a quatre ans. 130 trafiquants de drogue ont été interpellés à Nîmes et dans les alentours. "Évidemment, quand les trafics sont entre 60.000 et 100.000 euros d'argent liquide, lorsque nous mettons fin à des trafics qui pourrissent la vie des citoyens, c'est le cas à Nîmes, Marseille, en région parisienne, il y a des réactions. Il y a une volonté de montrer que les délinquants l'empoteraient sur l'ordre républicain. Ça ne sera pas le cas !", a-t-il martelé.
"Les consommateurs ont leur part de responsabilité"
Le ministre a enfin rappelé que les consommateurs avaient leur part de responsabilité dans ces tristes événements. "Si on ne fumait pas son joint de cannabis ou si on ne prenait pas son rail de cocaïne, s'il n'y avait pas de consommation, il n'y aurait pas d'offres et il n'y aurait donc pas de trafiquants. C'est à la fois une lutte très forte contre les délinquants, contre ceux qui utilisent des armes à feu pour essayer de prendre place contre la République mais aussi la responsabilité de chacun. Ça n'est pas qu'un travail de policiers. Tous les Français doivent se sentir concernés par cette situation", a-t-il conclu.