Une semaine après l'attentat d'Arras, les contrôles de fichés S se multiplient.Dans le cadre de l'alerte "urgence attentat", les policiers ont intensifié leurs visites domiciliaires chez des personnes radicalisées et particulièrement surveillées.Une quinzaine ont eu lieu ce vendredi 20 octobre et pour la première fois, le JT de TF1 a pu filmer l'une de ces opérations.
Ce vendredi 20 octobre, à six heures du matin, dans la plus grande discrétion, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) pénètre dans un immeuble parisien. Pas un bruit n'est échangé entre les policiers, uniquement des gestes. Ils vont vers l'appartement d'un homme, surveillé par les services de renseignement pour radicalisation. L'individu est potentiellement dangereux.
596 visites domiciliaires depuis octobre 2020
Une fois rentrés, ils enfoncent une deuxième porte qui bloque l'accès. Le but n'est pas d'interpeller, mais de récolter de potentielles preuves de ses liens avec des terroristes. Les policiers ont découvert à l'intérieur de cet appartement plusieurs personnes, dont celle qu'ils surveillent. Ils vont ensuite fouiller les lieux, à la recherche de documents, de téléphones, toutes les informations qu'ils peuvent collecter sur cet individu. L'homme ne sera interpellé que si les documents saisis révèlent des projets terroristes.
Au même moment, ce vendredi matin, quatorze autres opérations du même type ont été menées partout en France. Les lieux sont sélectionnés par les services de renseignement, après avoir écouté et suivi les personnes radicalisées. C'est une période d'hyper vigilance, marquée par l'attentat d'Arras et le conflit israélo-palestinien. "Le contexte effectivement appelle à nouveau l'attention sur ces signaux faibles et il convient de lever les doutes à chaque fois que nécessaire", explique Loubna Atta, la porte-parole de la préfecture de police dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article.
596 visites domiciliaires ont eu lieu depuis octobre 2020. C'est un des nombreux outils pour anticiper un passage à l'acte. Mais est-ce vraiment efficace pour déjouer une attaque préparée ? Driss Aït Youssef, spécialiste des questions de sécurité, est dubitatif : "C'est un dispositif qui a peut-être fait ses preuves il y a encore quelques années, mais on a bien vu, depuis l'assassinat de Samuel Paty, il y a eu 275 visites domiciliaires et on a eu zéro judiciarisation de procédures en direction du parquet national antiterroriste", déplore-t-il.
En clair, ces opérations n'aboutissent pas toutes à des réponses pénales. Selon nos informations, de nouvelles interventions sont prévues dans les prochains jours.