Arrestations de mineurs planifiant des actions terroristes : l'inquiétant phénomène

par V. F | Reportage TF1 : Maurine Bajac et Marine Chaize
Publié le 26 avril 2024 à 7h00, mis à jour le 26 avril 2024 à 9h41

Source : JT 20h Semaine

L'enquête progresse, deux jours après l'interpellation près d'Annecy d'un adolescent de 16 ans qui projetait un attentat dans le quartier de la Défense pendant les Jeux Olympiques.
Ces derniers mois, les arrestations de mineurs planifiant avec plus ou moins de détails des actions terroristes se sont multipliées.
Le 20H de TF1 se penche sur ce phénomène.

Au troisième jour de sa garde à vue dans les locaux de la DGSI, selon les informations de TF1, l'adolescent de 16 ans qui projetait un attentat dans le quartier de la Défense pendant les Jeux Olympiques est toujours entendu par les enquêteurs. Le jeune homme est inconnu de la justice. 

Il y a deux jours, il a été interpellé à 7 heures, chez lui, à Marignier, une petite commune de Haute-Savoie de 6000 habitants à peine. Le maire, Christophe Pery, n'en revient toujours pas. "On a un village tranquille, sans histoire. De Paris jusqu'au fin fond de la Bretagne, jusqu'au fin fond de la Haute-Savoie, je pense qu'aujourd'hui tous les maires de toutes les communes de France peuvent être confrontés à ce type de difficultés", affirme-t-il dans le reportage du 20H en tête de cet article.

12 mineurs mis en examen pour terrorisme en 2023

L'adolescent a été repéré par les renseignements sur la messagerie cryptée Telegram. Il recherchait des informations sur la fabrication de ceintures explosives. Radicalisé en ligne, il n'aurait pas mesuré les conséquences de ses échanges. "Ce jeune garçon, en fait, lui, voulait s'amuser. Les djihadistes l'ont à mon avis très vite compris quand ils ont commencé à chatter avec lui, et donc ils l'ont embrigadé. Et c'est à partir de ce moment-là que la DGSI, parce qu'il était sur écoute via ses chats, sont intervenus extrêmement rapidement", explique Pierre Lumbroso, avocat spécialisé en droit pénal.

Ces jeunes radicalisés sont de plus en plus nombreux. En 2023, douze mineurs avaient été mis en examen pour terrorisme, c'est trois fois plus que les années précédentes. Ils ont entre 14 et 17 ans, comme en mars dernier, à Lille, où un mineur de 14 ans préparait un attentat dans un centre commercial ou en Alsace, à Rosenau, où un adolescent de 14 ans avait aussi été interpellé. Sur les 4 900 fichés pour radicalisation en France, 182 sont mineurs. 

Ces jeunes, jamais condamnés, sont moins surveillés par les renseignements. "L'an dernier, en 2023, l'ensemble des projets d'attentats déjoués en France étaient portés par des mineurs. On le voit dans plusieurs projets d'attentats déjoués. TikTok leur sert non seulement de caisse de résonance pour la propagande de la part de ces groupes. Et puis ça sert également d'outil de communication", analyse Jean-Charles Brisard, président du centre d'analyse du terrorisme. Par ailleurs, même en matière de terrorisme, les peines de prison sont divisées de moitié pour les mineurs.


V. F | Reportage TF1 : Maurine Bajac et Marine Chaize

Tout
TF1 Info