ENQUÊTE - Opération "Place nette XXL" à Marseille : les trafiquants de drogue déjà de retour dans les points de deal ?

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Emmanuelle Binet, Henri-Paul Amar et Paul Géli
Publié le 21 mars 2024 à 11h35

Source : JT 20h Semaine

L'opération anti-drogue "XXL" lancée lundi à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône a permis la saisie de 22 kilos de stupéfiants.
Pour autant, l'ordre républicain est-il revenu dans les quartiers où des points de deal étaient installés ?
Le JT de TF1 a mené l'enquête.

Le président Emmanuel Macron s'était déplacé en personne mardi à la Castellane, une cité de la deuxième ville de France gangrénée par les trafics, promettant d'étendre des opérations "Place nette XXL" du même genre à tout le territoire. L'opération anti-drogue "XXL" lancée lundi à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône a permis la saisie de 22 kilos de stupéfiants. Mardi, les autorités avaient indiqué que l'opération avait débouché sur le placement de 71 personnes en garde à vue et la saisie de quatre armes et plus de 385.000 euros en liquide ou en avoirs. Alors que certains dealers avaient assuré sur les réseaux sociaux leur intention de rouvrir dès mercredi des points de deal, les trafiquants sont-ils revenus ?

Le JT de TF1 a mené l'enquête, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, suivant des policiers et des CRS pénétrant dans la cité des Rosiers, dans la cité phocéenne, accompagnés de chiens renifleurs. En quelques minutes à peine, une première découverte est faite dans un hall servant de point de deal : des sachets de résine de cannabis, dissimulés sous des tapis. Dans les étages, des hommes examinent la tuyauterie et l'armoire électrique, jusqu'à des trous dans le mur servant à cacher de la cocaïne.

Les Marseillais divisés

L'opération baptisée "Place nette XXL" ne se cantonne pas aux bâtiments. La cité de 2500 habitants est entièrement remise en état. "Pour nous, l'objectif, c'est vraiment que le point de deal ne puisse pas s'installer, et d'évacuer l'ensemble des gravats, qui jonchent le sol, qui servent de barricades et de chicanes, qui ralentissent, voire neutralisent l'accès des secours tant police que pompiers", précise Sarah Tournemire, commissaire divisionnaire de la Division nord de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Évacuation des gravats, travaux de peinture, l'intervention des forces de l'ordre divise les habitants. Dans l'arrondissement  voisin, la Castellane, il n'aura fallu que quelques heures après le départ des forces de l'ordre pour que les trafiquants annoncent leur retour sur une messagerie et reprennent leur quartier. "Cela n'a servi strictement à rien", constate une habitante dans le sujet en tête de cet article. "Ils vont revenir dans pas longtemps puisque c'est de l'argent qu'ils peuvent gagner facilement". Ce que tient à contredire Pierre-Edouard Colliex, préfet de police du département des Bouches-du-Rhône : "Nous ne lâcherons, nous ne laisserons pas les dealers revenir sur des points de deal à la Castellane et nous continuerons nos opérations partout dans le département. Si certains tentent de réinvestir les lieux, nous interviendrons et nous les interpellerons."  


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Emmanuelle Binet, Henri-Paul Amar et Paul Géli

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