Disparition d'Émile : pourquoi le passé du grand-père intrigue les enquêteurs

par Virginie FAUROUX | Reportage TF1 Jeanne Quancard et Guillaume Chièze
Publié le 21 mars 2024 à 9h05, mis à jour le 21 mars 2024 à 10h27

Source : JT 20h Semaine

Plus de huit mois après la disparition d'Émile dans les Alpes-de-Haute-Provence, les enquêteurs poursuivent leurs investigations.
La personnalité des voisins et des membres de la famille est scrutée avec attention.
C'est le cas notamment de celle du grand-père de l'enfant, comme vous l'explique TF1.

C'est lui qui avait la garde du petit garçon de deux ans et demi lors de sa disparition. Dès le début de l'enquête, les gendarmes se sont intéressés au passé du grand-père d'Émile. Il faut dire que scruter le passé des proches est une procédure classique dans ce type d'affaires. Les enquêteurs remontent alors au début des années 90. À cette époque, Philippe V, le grand-père d'Émile, est encadrant dans la communauté religieuse de Riaumont, un pensionnat de garçons. 

Ça pouvait aller de la simple brimade aux coups : la claque, le coup de pied, le coup de poing, le martinet, le ceinturon.
Bruno Raout, ancien pensionnaire de la communauté religieuse de Riaumont

Bruno Raout, un ancien pensionnaire qui n'a pas connu Philippe V, raconte face aux caméras de TF1 le climat qui régnait dans cet établissement visé par des plaintes pour violences physiques et agressions sexuelles. "De l'abus d'autorité, des gens qui se croient tout permis. Ça pouvait aller de la simple brimade aux coups : la claque, le coup de pied, le coup de poing, le martinet, le ceinturon. Voilà, c'était le genre de punition qu'on avait", détaille-t-il dans le reportage à retrouver en tête de cet article. Le grand-père d'Émile aurait-il lui aussi infligé des violences ? Plus de vingt ans après son départ du pensionnat, en 2018, Philippe V est placé sous le statut de témoin assisté dans une des enquêtes concernant la communauté.

Ixchel Delaporte, journaliste indépendant, a recueilli pendant deux ans des dizaines de témoignages d'anciens pensionnaires, dont certains accusent, selon elle, l'homme de violences. "Son nom est revenu à de nombreuses reprises. Donc oui, il faisait partie des encadrants. Et oui, il était très violent avec les garçons", affirme-t-elle. Toutefois, les enquêteurs ne font aucun lien entre l'affaire de Riaumont et la disparition d'Émile. 

Le JT de TF1 a sollicité Philippe V à ce sujet, mais il n'a pas souhaité répondre. Son avocate, Isabelle Colombani, confie : "Je considère qu'il y a viol de la présomption d'innocence avec des conséquences dramatiques pour la famille. Ces gens sont au fond du gouffre. La seule peur de mon client, c'est que cela fasse perdre du temps aux enquêteurs pour Émile", dit-elle. 

Près de neuf mois après la disparition d'Émile, toutes les pistes sont encore envisagées. La semaine prochaine, familles et témoins sont convoqués sur les lieux de la disparition. Ils devront de nouveau donner leur version de ce 8 juillet.


Virginie FAUROUX | Reportage TF1 Jeanne Quancard et Guillaume Chièze

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