REPORTAGE - Les déchetteries ciblées par les vols de cuivre : "Je me suis retrouvé nez à nez avec 9 voleurs"

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Jeanne Quancard, Bastien Delaubert et Corinne Chevreton
Publié le 9 février 2024 à 12h18

Source : JT 20h Semaine

Le cuivre se vend environ 7500 euros la tonne et attire les voleurs.
Ceux qui ciblaient les câbles sur les chantiers sur les lignes TGV s’attaquent désormais aux déchetteries et aux centres de tri.

C'est désormais dans les déchetteries, à l'abri des regards, que les voleurs opèrent la nuit, en bande. Sur les images de vidéosurveillance en région parisienne dévoilées dans la vidéo ci-dessus, plusieurs individus escaladent un grillage pour tenter de voler du cuivre. François Excoffier, patron d'un centre de tri de déchets recyclables en Haute-Savoie, se souvient parfaitement du dernier vol dont il a été victime : "Je me suis retrouvé nez à nez avec 9 voleurs", se souvient-il pour TF1. 

Un soir dans sa déchetterie, plusieurs individus s'introduisent pour voler du cuivre, et ce n'était pas la première fois. "Le plus gros vol auquel on a eu affaire, c'est à peu près 6 tonnes dans un mois", poursuit-il, soit "de l'ordre de 40.000 euros". Depuis, il n'y a plus aucun vol de cuivre dans la décharge. Le patron consacre 400.000 euros par an à la sécurité de l'ensemble de ses sites. Caméras de vidéosurveillance, alarmes... il emploie même un ancien gendarme pour s'assurer qu’il n’y a aucune intrusion.

Des vols liés à l'augmentation du cours du cuivre

Si les voleurs convoitent autant ce métal, c’est parce qu’il est très facile à écouler. Son prix a augmenté de 30% en moyenne ces cinq dernières années. Aujourd’hui, 100 kilos de cuivre peuvent se revendre facilement chez un ferrailleur autour de 700 euros. Après avoir volé dans les centres de tri, certains délinquants s’en vantent sur les réseaux sociaux et expliquent même comment faire pour dénuder les câbles et en extraire le cuivre. 

À Bures-sur-Yvette, dans l'Essonne, c'est la collectivité qui gère la déchetterie et le maire Jean-François Vigier craint à son tour d'être la cible de pillages : "Nous sentons bien avec la crise économique, avec l'augmentation du cours du cuivre notamment, qu'autour de nous, il y a une recherche de ces produits", explique l'édile à TF1. En réaction, la collectivité a décidé d'innover : dans sa nouvelle déchetterie, elle prévoit d'installer des containers pour le cuivre impossibles à ouvrir. "Les habitants viendront déposer leurs matériaux, leur cuivre dans ces caissons, mais dès que la déchetterie sera fermée au public, les caissons seront hermétiquement clos". 

La demande de cuivre a doublé ces 20 dernières années et devrait augmenter de plus de 40% d'ici à dix ans.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Jeanne Quancard, Bastien Delaubert et Corinne Chevreton

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