VIDÉO - Seine-Saint-Denis : ce que l'on sait de l'incendie d'un immeuble qui a fait trois morts

par M.L (avec AFP)
Publié le 19 août 2023 à 21h07, mis à jour le 19 août 2023 à 21h26

Source : JT 20h WE

Une femme et son fils ainsi qu'une jeune femme ont perdu la vie dans un incendie qui s'est déclenché samedi dans un immeuble de 12 étages en Seine-Saint-Denis.
Pour l'heure, 19 blessés se trouvent en urgence relative.
L'origine du feu reste encore inconnue et une enquête a été ouverte.
Le point sur le drame et ses circonstances.

Un lourd bilan et de nombreux habitants traumatisés. Un violent incendie s'est déclaré samedi dans un immeuble d'habitation de 12 étages à L'Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, près de Paris. Le drame a provoqué la mort de trois personnes et faisant 19 blessés. Le feu a pris peu avant 10h au 9e étage et a rapidement pris de court les résidents : il s'est propagé en trente minutes à peine jusqu'au sommet d'un immeuble en briques apparentes de la cité Maurice Thorez, au cœur de cette île-commune insérée dans un méandre de la Seine, au nord de la capitale. 

Un important dispositif de secours et de lutte contre l'incendie a été déployé, mobilisant environ 200 sapeurs-pompiers appuyés par 60 engins. Au terme de plusieurs heures de lutte, le feu a été éteint vers 15h, a annoncé un capitaine de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

Trois morts, 15 habitants hospitalisés et quatre pompiers blessés

Une dizaine d'habitants pris au piège ont pu être évacués par les soldats du feu, mais trois personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées. "À l'heure actuelle, le bilan victimaire est de trois personnes décédées, 19 blessés en urgence relative", a déclaré à 15h devant la presse Isabelle Pantèbre, préfète déléguée à l'égalité des chances à la préfecture de Seine-Saint-Denis. D'après le parquet de Bobigny, sollicité par l'AFP, les trois victimes sont une femme née en 1976 et son fils né en 2009, ainsi qu'une jeune femme née en 1997. 

Selon des voisins interrogés par TF1 dans le reportage du 20H en tête d'article, cette jeune femme aurait tenté avec sa famille d'échapper aux flammes en sortant par la fenêtre avant l'arrivée des pompiers, mais aurait chuté à ce moment-là. "Un garçon a réussi à manœuvrer, puis il ne restait que la fille qui a enjambé la barrière de sécurité, mais elle a malheureusement trébuché et elle est tombée", rembobine l'un d'eux, qui a assisté à la scène. "Ça glace le sang, c'est tragique, malheureux", glisse-t-il. "Les pompiers ont tout fait pour la sauver, mais ils n'ont pas pu. Ce sont des innocents qui perdent la vie, pour rien", lance une autre, elle aussi témoin de la chute de la résidente. Katy Bontinck, vice-présidente à la rénovation urbaine de l'EPT Plaine Commune, a confirmé à l'AFP que cette dernière "essayait de rejoindre le balcon inférieur aidé par les riverains" lorsqu'elle est tombée. 

"Profonde émotion en pensant aux familles des trois victimes", a réagi sur X, anciennement Twitter, le ministre délégué chargé du Logement, Patrice Vergriete. "On est sur un bilan très lourd, quelque chose d'assez catastrophique. Heureusement que les voisins ont donné l'alerte assez vite, avec une intervention très rapide", a renchéri en soirée sur place la secrétaire d'État chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, qui s'est rendue sur place. "Aujourd'hui la France est en deuil", a-t-elle lancé.

Parmi les blessés, 15 habitants ont été transportés en milieu hospitalier et quatre pompiers ont été légèrement blessés, selon le parquet de Bobigny. D'après la préfète, "une cinquantaine de logements" au total ont été "impactés" par le feu, tandis que la préfecture a évoqué dans un communiqué "une centaine" de personnes "impliquées". Les autorités de la petite ville de quelque 8000 habitants ont transformé un gymnase en site d'accueil des habitants concernés par le sinistre. Sur place, la solidarité s'organise et le voisinage a commencé à leur déposer des vivres et des vêtements. Un centre d'appui psychologique a été mis en place par la préfecture. 

Enquête en cours sur l'origine de l'incendie et l'état du bâtiment

Une enquête pour "recherches des causes de la mort" a été ouverte et confiée au service de police judiciaire du département, a indiqué le parquet, précisant n'avoir pour l'heure "pas d'informations précises sur l'origine de l'incendie". La préfète Isabelle Pantèbre a indiqué que "l'enquête (était) en cours sur l'état du bâtiment". "Un architecte est en train d'expertiser le bâtiment pour savoir si les habitants pourront être relogés ce (samedi) soir", a-t-elle ajouté. 

Selon les témoignages de plusieurs habitants en colère rassemblés par TF1, il ne s'agissait pas du premier incendie à frapper cet immeuble. "Les installations sont vétustes, les immeubles ont plus de 60 ans ici. Il y avait déjà eu un incendie l'année dernière vers le mois d'octobre qui avait fait moins de dégâts mais avait mené à l'évacuation et le relogement de certaines personnes", affirme l'un d'eux dans le reportage.

En septembre 2021, un incendie non meurtrier s'était déjà déclaré dans la cage d'escalier de la même tour selon Jacques Paris, adjoint au maire chargé du patrimoine et de l'espace public. Depuis, les immeubles ont été rachetés par le bailleur social Seine-Saint-Denis habitat. "On avait exigé que le repreneur fasse des vraies rénovations" de cette cité "qui date du début des années 1970" et "n'est plus aux normes actuelles", a-t-il expliqué auprès de l'AFP, assurant que sa "rénovation lourde" était "programmée"


M.L (avec AFP)

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