VIDÉO - "Sans policiers, c'est la loi du plus fort" : à Marseille, les habitants s'inquiètent pour leur sécurité

par M.B | Reportage TF1 : Emmanuelle Binet, Henri-Paul Amar et Paul Géli
Publié le 4 août 2023 à 22h23, mis à jour le 5 août 2023 à 8h02

Source : JT 20h WE

Cela fait deux semaines que les forces de l'ordre recourent aux arrêts maladie pour protester contre l'incarcération de l'un des leurs à Marseille.
Dans la cité phocéenne, cette grogne commence à avoir de sérieuses conséquences.
Le 20H de TF1 s'est rendu sur place.

À Marseille, les policiers ont recours depuis deux semaines aux arrêts maladies pour protester contre l'incarcération de l'un des leurs dans le cadre de l'affaire Hedi. Dans la cité phocéenne et dans tous ses commissariats, cela fait une quinzaine de jours que déposer plainte relève du parcours du combattant. "Ils m'ont demandé de revenir dans 48 heures, je reviens aujourd'hui ils me disent qu'ils peuvent pas me recevoir et qu'ils ont trop de monde", témoigne une plaignante.

"5-6 heures, ça fait beaucoup", déplore un autre plaignant, rencontré par les équipes du 20H de TF1. "On va aller déposer plainte en ligne et puis sinon on ira près de chez nous quand on rentrera de vacances", pursuit-il.

Seules les interventions et les affaires urgentes sont traitées, ce qui inquiète sérieusement les riverains. "Il y a quatre mois, je me suis fait frapper dans la rue sans rien demander, sur le Vieux-Port, alors qu'il y avait des policiers", raconte un jeune Marseillais. "Alors là sans policiers, c'est la loi du plus fort qui se met en place petit à petit, c'est malheureux", déplore-t-il. "Ça m'inquiète beaucoup pour la sécurité à Marseille, pour les familles", confie un autre habitant.

Les saisonniers regrettent les forces de l'ordre

Un peu plus loin, sur la plage des catalans, les saisonniers regrettent les patrouilles des forces de l'ordre pour faire fuir des pickpockets à la stratégie bien rodée. "Il y en a un qui se situe en haut au niveau des barrières, qui a la vue sur la plage, et un autre qui est en bas. Les deux sont au téléphone et le premier dit à l'autre 'cette dame-là va se baigner, c'est maintenant ou jamais pour aller récupérer le sac'", explique une saisonnière.

Alors, dans ces conditions, difficile pour les vacanciers de se détendre sur le sable. "S'il n'y a personne pour nous protéger, si les gardiens de la paix ne sont pas présents, c'est vraiment pas rassurant pour le coup", rapporte un homme sur la plage.

D'après un syndicat, avec le mouvement de protestation des policiers, environ 30% des effectifs manquent à l'appel à Marseille. "La détention provisoire de notre collègue qui a perduré, ça nous a chagrinés sur un plan humain", déclare Bruno Bartocetti, secrétaire national chargé de la zone sud du syndicat unité SGP Police FSMI-FO. "Notre volonté n'est pas qu'il y ait une explosion des chiffres sur la délinquance. Tout reprendra sa place dans les semaines à venir", a-t-il assuré.

De son côté, la direction de la police nationale demande des retenues sur salaire et appelle à la fin de ces arrêts de travail.


M.B | Reportage TF1 : Emmanuelle Binet, Henri-Paul Amar et Paul Géli

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info