Selon un sondage Ifop pour Ouest-France, 46% des Français expriment de l’inquiétude à l'égard de l'Europe et 13% de la colère.Les artisans et commerçants (53%) et les retraités (50%) sont les plus inquiets.Tout comme la majorité des sympathisants de droite et d'extrême droite (53 %).
À un mois des élections européennes, le 9 juin, une majorité de Français exprime un sentiment négatif à l'égard de l'Europe. Selon un sondage Ifop pour Ouest-France*, 46% des personnes interrogées évoquent "l’inquiétude" comme qualificatif décrivant le mieux leur état d’esprit à l’égard de l'UE. D'après cette étude parue ce jeudi 9 mai pour la Journée de l'Europe, 13% évoquent la "colère", quand 16 % se déclarent "indifférents". Seulement un quart des Français manifeste, en revanche, de la "confiance" (15%) ou de "l'optimisme" (10%).
L'inquiétude prime chez les artisans et commerçants (53%) et les retraités (50%). La majorité des sympathisants de droite et d'extrême droite (53%) se disent inquiets. Les personnes les plus en colère se trouvent dans les rangs de Reconquête (34%) et du Rassemblement national (23%).
Des Français moins fiers d'être européens
Une majorité de Français se disent néanmoins fiers d'être européens. Pour autant, ce sentiment décline : il est passé de 68% en décembre 2021 à 59% en avril 2024. En outre, de moins en moins de Français trouvent des effets positifs à la construction européenne pour la France (50%, contre 53% en mars 2017). Plus de la moitié des artisans et commerçants (53%) et des ouvriers (51%) se sentent rarement ou jamais fiers d'appartenir à l'Union européenne. Si 84% des électeurs de la majorité présidentielle et 71% de ceux de gauche expriment leur fierté, ils ne sont en revanche que 36% pour Reconquête et le RN. Même parmi les Français fiers d'être européens, le sentiment d'inquiétude (43%) prime sur la confiance (24%) et l'optimisme (14%), selon ce sondage.
Les personnes interrogées estiment par ailleurs que certains territoires bénéficient davantage de la politique et des moyens financiers de l'UE. Pour 70%, l'Île-de-France est avantagée, tout comme les métropoles (66%). Au contraire, la majorité des Français juge que les communes rurales (64%), les banlieues difficiles (63%) et les zones péri-urbaines (52%) ne profitent pas de ces moyens. Les personnes interrogées font d'abord confiance à la commune (23%) et à la région (22%) pour "répondre aux défis de l'avenir", tandis que 10% seulement citent l'Europe en premier. Enfin, les pays dont les Français se sentent les plus proches sont l'Espagne (24%), l'Allemagne (23%), la Belgique (18%) et l'Italie (14%), tous les autres États recueillant 3% ou moins des réponses.
*Le sondage Ifop pour Ouest-France a été réalisé par téléphone du 4 au 13 avril et en ligne en ligne du 17 au 25 avril auprès d'un échantillon de 4821 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur est comprise entre 1,8 et 2,9 points.