Européennes : le camp présidentiel à la peine auprès des jeunes

Publié le 26 avril 2024 à 18h31

Source : TF1 Info

L'analyse des sondages quotidiens publiés sur TF1info depuis le 8 avril dernier est sans appel : le déficit de vote pour le camp présidentiel est immense chez les jeunes.
Comment expliquer que seuls 4% des 18-24 ans et 7% des 25-34 ans, selon notre sondage du vendredi 26 avril, envisagent de voter pour la liste Renaissance le 9 juin ?

Une interview va-t-elle tout changer ? Ce vendredi 26 avril, depuis Strasbourg, le président de la République doit rencontrer un panel de jeunes lecteurs du groupe de presse EBRA pour répondre à leurs questions sur l'Europe. Un échange dont le compte rendu devrait être lisible ces prochaines heures dans plusieurs quotidiens régionaux, Le Dauphiné libéré, Le Progrès ou L'Est républicain. Cette catégorie de la population est un enjeu de taille pour la majorité présidentielle, à quelques semaines des élections européennes. En effet, l'analyse des sondages quotidiens publiés depuis le 8 avril dernier sur notre site montre l'énorme déficit du camp présidentiel chez les "jeunes", à savoir les électeurs âgés de 18 à 34 ans. 

Le sondage de ce vendredi 26 avril est sévère : 4% des 18-24 ans et 7% des 25-34 ans seulement se disent prêts à voter pour la liste de Valérie Hayer le 9 juin prochain. Excepté Reconquête, c'est le pire score auprès de cette catégorie de la population chez les sept principales listes en lice pour envoyer des représentants au Parlement européen. Et les chiffres de ce 26 avril sont même plutôt flatteurs. Le 23 avril, seuls 2% des 18-24 ans et 1% des 25-34 ans souhaitaient voter pour le camp présidentiel ; idem le lendemain.

Les extrêmes plébiscités

A contrario, la liste de Jordan Bardella fait le plein. Ce 26 avril, 28% des 18-24 annoncent qu'ils voteront pour le Rassemblement national, et 33% des 25-34 ans. Dans le même temps, ils sont 20% des 18-24 ans et 13% des 25-34 ans à souhaiter mettre un bulletin Manon Aubry (LFI) dans l'urne, et 22% des 18-24 ans à envisager un vote Marie Toussaint (Écologistes). 

Bien sûr, tous ces scores sont à mettre en perspective avec la très faible participation annoncée des jeunes : seulement 28% des 18-24 ans iraient voter et 31% des 25-34 ans, contre 46% pour l'ensemble de la population. Aussi, les jeunes sont ceux dont le choix électoral semble le moins figé : si 72% des Français se disent sûrs de leur choix, ce chiffre tombe à 42% chez les 18-24 ans et 64% chez les 25-34 ans.

Ce vendredi depuis Strasbourg, interrogé sur la fuite des jeunes vers le vote populiste d'extrême droite, le chef de l'État a convenu qu'il fallait "parler à tout le monde et engager sur l'Europe", spécialement la jeunesse, "compte tenu des enjeux dont on parle et du cap des prochaines années"

Une "distance à l'égard du parti au pouvoir"

Comment expliquer ce rejet fort des jeunes pour la majorité présidentielle ? "La Fondation Jean Jaurès montrait dans un récent rapport que les plus jeunes se distinguent du reste de la population par leur distance à l’égard du parti au pouvoir", répond à TF1info Mathilde Tchounikine, chargée d’études senior au pôle Actualités et politique de l’Ifop. "Ce ressentiment se retrouve dans nos mesures. Les jeunes sont les plus nombreux à indiquer, par leur vote, vouloir sanctionner la politique du président de la République et du gouvernement : 54% des 18-34 ans, contre 40% en moyenne."

Par ailleurs, contrairement à il y a 5 ans, Mathilde Tchounikine constate un renforcement du vote RN chez les jeunes. "Cette année, contrairement à il y a cinq ans, les jeunes ne votent pas moins Rassemblement national que le reste de la population." Pour faire le poids face à cela, le morcellement des listes de gauche n'aide pas puisque "le vote des jeunes est un vote 'éclaté' entre les différents partis de gauche".


Justine FAURE

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