Indignation des syndicats après les propos d’Amélie Oudéa-Castéra sur la scolarisation de ses enfants dans le privé

par C.Q
Publié le 13 janvier 2024 à 8h53, mis à jour le 18 janvier 2024 à 17h46

Source : JT 13h WE

La nouvelle ministre de l'Éducation a défendu le choix de mettre ses enfants dans le privé par les heures de cours non remplacées dans le public.
Une provocation contre le service public, selon les syndicats.

À peine nommée rue de Grenelle, Amélie Oudéa-Castéra suscite déjà les critiques du monde enseignant. En effet, la défense choisie par la nouvelle ministre de l’Éducation nationale sur la scolarisation de ses enfants dans le privé n’a pas l’air de plaire aux syndicats. Qui dénoncent depuis la politique conduite en matière de suppressions de postes dans le public.

"Des propos lunaires et provocateurs"

Après les révélations de Mediapart sur l’inscription de ses enfants à l'établissement catholique Stanislas, dans le 6ᵉ arrondissements de Paris, Amélie Oudéa-Castéra a choisi de répondre publiquement. Et d’évoquer la "frustration" ressentie devant "des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" à l’école publique de la rue Littré, tout en assurant avoir choisi l’école Stanislas en fonction de sa localisation. Hormis le choix du privé fait par la ministre de l’Éducation nationale, Stanislas est réputé pour sa doctrine traditionaliste et se trouve aujourd’hui sous le coup d’une enquête administrative après des dérives pointées du doigt par Mediapart ou Le Monde

Après cette sortie publique, les syndicats n’ont pas tardé à réagir. Ainsi, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, y a vu "des propos lunaires et provocateurs, contre le service public d'éducation et ses personnels". Avant de renchérir, sur France Info : "Dès son premier jour, un fossé se creuse entre la ministre et les professeurs de l'enseignement public". "Si les remplacements n’étaient pas assurés à Littré, c'est parce qu’il y a eu des milliers de postes de remplaçants supprimés", a assuré à son tour Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, le principal syndicat du primaire, tandis que l’association des Professeurs d'Histoire-Géographie a interpellé la ministre : "L'école de la République, Madame, c'est l'école publique. Elle ne vous convient pas en tant que mère d'élèves ? Changez-la pour tous, y compris ceux qui n'ont pas la chance de vivre une vie aussi privilégiée que la vôtre!".

Côté politique, Rodrigo Arenas, député LFI et ancien président de la FCPE, a annoncé avoir saisi le recteur de l’académie de Paris, après que la ministre a pris l’exemple de l’école de la rue Littré, qui souffrirait d’heures non remplacées. "Je me permets donc de vous solliciter afin de connaître précisément la situation de cette école, en particulier en ce qui concerne les absences non remplacées de ses enseignants et du climat scolaire quelque peu dégradé qui y règnerait", a ainsi demandé l’élu, dans un courrier adressé au rectorat.


C.Q

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info