Jean Castex a-t-il pris un Falcon pour faire Paris - Châlons en Champagne ?

Publié le 8 septembre 2020 à 16h10
Matignon assume totalement le recours à l'avion pour ce déplacement court.
Matignon assume totalement le recours à l'avion pour ce déplacement court. - Source : LUDOVIC MARIN / AFP

CHOIX ASSUMÉ – Des médias ont rapporté que le Premier ministre a opté pour l'avion afin de se rendre à Châlons-en-Champagne, une ville à deux heures de Paris en voiture. Matignon confirme, et souligne que ce sont des arbitrages réalisés en fonctions de multiples critères.

Depuis sa prise de fonction, le Premier ministre a multiplié les déplacements à travers la France, profitant de la période estivale pour aller au contact du terrain. Le 4 septembre, il s'est ainsi rendu dans la Marne, à Châlons-en-Champagne, une visite couverte comme il se doit par la presse locale. À cette occasion, le journal l'Union a relaté dans ses colonnes que Jean Castex avait opté pour l'avion afin de rallier la ville. Il "a choisi le Falcon" pour atterrir du côté de "l’aéroport de Vatry"

Si ce moyen de transport a étonné le quotidien, c'est parce que la ville champenoise n'est séparée de Paris que d'environ 190km par la route, et qu'elle est par ailleurs desservie en train. Deux heures de trajet environ, qui peuvent interroger sur le recours à l'avion, forcément plus coûteux et polluant.

Matignon assume parfaitement

De fait, le Premier ministre a bien pris l'avion pour effectuer ce déplacement. Le plan de vol est consultable en ligne et précise que l'avion a décollé de Villacoublay à 8h25 précises. Un trajet express puisque le Falcon atterrissait 36 minutes plus tard, à 9h01, après avoir parcouru dans les airs 285km. 

Le gain de temps par rapport à d'autres moyens de locomotion doit toutefois être modéré par la durée des liaisons vers et depuis les différents aéroports. L'Est-Éclair souligne que 30 minutes sont nécessaires pour rallier Villacoublay depuis Matignon lorsque le trafic est fluide, tandis que le Premier ministre a également dû parcourir 30km en voiture pour se rendre à Châlons-en-Champagne depuis l'aéroport de Vatry. 

Sollicité par LCI, l'entourage de Jean Castex confirme ce choix, et indique que le successeur d'Edouard Philippe est "un Premier ministre de terrain", qui "assume son souhait d’être au plus proche des territoires". Dès lors, "si l’on souhaite que le Premier ministre puisse être présent dans tous les territoires de France, et non pas qu’en région parisienne ou près des grandes métropoles, le transport aérien fait clairement partie des options mobilisables".

Matignon ajoute que "pour chacun des déplacements, les différentes options de transports sont toujours étudiées. Elles sont arbitrées à l’aune de l’ensemble des paramètres nécessaires : sécurité, impact écologique, agenda chargé, rapidité, coût, capacité de retour rapide en cas d’urgence…" Le Premier ministre, nous indique-t-on, utilise "régulièrement l'avion pour ses déplacements, notamment en raison des impératifs de sécurité et de la nécessité de pouvoir en cas d'urgence revenir sur Paris ou être projeté sur un autre point du territoire. Son usage raisonné est donc assumé, d’autant qu’il permet de concilier une présence dans tous les territoires avec les contraintes d’un agenda plus que chargé."

Des sujets toujours sensibles

Les débats autour des modes de transports des membres du gouvernement sont plus que fréquents. À la mi-juillet, on se souvient que la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, avait pris un TGV pour Lille dans le cadre d'un déplacement officiel. Arrivée dans les Hauts-de-France, elle avait alors embarqué en urgence dans un hélicoptère afin de rallier Nantes, où un incendie s'était déclaré dans la cathédrale. La ministre avait alors expliqué n'avoir pas eu d'autres option disponible afin de rallier la côte atlantique dans les temps pour être aux côtés du Premier ministre.   

Avant Jean Castex, Edouard Philippe avait lui aussi été tenu d'expliquer certains de ses déplacements. En décembre 2017, rappelle Le Parisien, il avait "affrété un vol à 350.000 euros entre Tokyo et Paris pour le ramener, lui et sa délégation d'une cinquantaine de personnes de Nouvelle-Calédonie". À l'époque, il avait reconnu qu'assurer le déplacement d'un Premier ministre se révélait à la fois "compliqué" et "cher".

Il faut souligner que les membres du gouvernement sont "invités à la sobriété dans leurs moyens de transports", selon les mots de Matignon. "Pour rendre possible leur présence dans tous les départements, y compris les plus enclavés ou moins accessibles, ils peuvent utiliser les moyens mis à disposition de leur ministère". En revanche, pour utiliser la "flotte gouvernementale", il leur est nécessaire d'obtenir un accord de la part des équipes du Premier ministre.

En résumé, Jean Castex a bien utilisé l'avion pour rallier Châlons-en-Champagne. Un choix motivé autant par des questions de sécurité que par le besoin de pouvoir rapidement modifier son programme afin de se rendre à un autre endroit sur le territoire. Matignon assume pleinement cette décision et note que les déplacements des ministres sont observés de près, avec notamment le besoin de se référer à l'entourage du Premier ministre dès lors qu'ils souhaiteraient réaliser des vols hors liaisons régulières. 

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Thomas DESZPOT

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