L'arme nucléaire française pour l'Europe ? Emmanuel Macron "ouvre le débat" et s'attire les critiques

par I.N avec AFP
Publié le 28 avril 2024 à 16h21

Source : L'Evénement du Dimanche LCI

Le chef de l'État a indiqué samedi 27 avril vouloir "ouvrir le débat" autour de la défense européenne, comprenant l'arme nucléaire française.
Les oppositions ont fustigé cette déclaration, jugée d'une "gravité exceptionnelle".

L'arme nucléaire française doit-elle servir à l'ensemble de l'Union européenne ? C'est la question mise sur la table samedi 27 avril par le président de la République Emmanuel Macron. Dans un entretien accordé aux journaux du groupe Ebra, le chef de l'État a indiqué vouloir "ouvrir le débat" autour de la défense européenne qui, outre les armes de longue portée et antimissiles, pourrait comprendre les armes nucléaires "pour ceux qui l'ont ou qui disposent sur leur sol de l'arme nucléaire américaine". "Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible", a ainsi proposé Emmanuel Macron.

De quoi immédiatement alimenter le discours des oppositions. "Un chef de l'État français ne devrait pas dire ça", s'est emporté François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains (LR) aux élections européennes (9 juin). "Cette expression est d'une gravité exceptionnelle, nous touchons au nerf même de la souveraineté française", a-t-il déploré sur Europe 1.

Même position du côté de l'extrême droite. L'eurodéputé du Rassemblement national (RN), Thierry Mariani, a affirmé sur X que "Macron est en train de devenir un danger national". "Après l'arme nucléaire, suivra le siège permanent de la France au conseil de sécurité de l'ONU qui sera, lui aussi, bradé à l'Union européenne", s'est-il insurgé.

La gauche divisée

De l'autre côté de l'échiquier politique, les avis sont plus divers. Si La France insoumise estime qu'Emmanuel Macron "vient de porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française" et que celle-ci "ne se partage pas", les Écologistes sont plus nuancés. Leur tête de liste aux européennes Marie Toussaint, favorable à un "saut fédéral européen", considère que cela signifie le "partage de cette force qu'est l'arme française, donc le nucléaire aussi".

Emmanuel Macron a également reçu le soutien d'un de ses fidèles depuis 2017, François Bayrou. Le président du MoDem a estimé ce dimanche sur LCI que "les intérêts vitaux de la France, aujourd'hui, c'est l'Europe". "Il peut y avoir des circonstances dans lesquelles un gouvernement français, des dirigeants français décident qu'une menace sur l'Europe est une menace contre la France. Et c'est ce que le président de la République dit en disant : mettons tout sur la table", a défendu l'ex-ministre de la Justice (voir vidéo en tête de cet article).

Depuis le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, la France est le seul des 27 États membres à disposer de la dissuasion nucléaire. Le dialogue sur les questions de sécurité se poursuit cependant avec Londres, notamment au sein de la Communauté politique européenne (CPE), un forum nouvellement créé à l'initiative du président français.


I.N avec AFP

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