Défense, frontières, numérique... Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe

par J.F.
Publié le 25 avril 2024 à 13h44

Source : TF1 Info

Emmanuel Macron a prononcé ce jeudi à la Sorbonne un long discours sur l'"Europe puissance" qu'il appelle de ses vœux ces prochaines années.
Défense, prospérité, numérique, commerce... que retenir de la prise de parole du président de la République ?

Un sursaut à l'horizon 2030 pour ne pas voir l'Europe mourir. Ce jeudi à la Sorbonne, Emmanuel Macron a exposé plusieurs solutions pour ne pas voir l'Union européenne, "mortelle" et en "situation d'encerclement", courir le risque d'être "reléguée" face à la compétition des autres grandes puissances. "Cela dépend uniquement de nos choix mais ces choix sont à faire maintenant", a martelé le président de la République, prônant "puissance", "prospérité" et "humanisme". Voici ceux qu'il préconise.

Europe de la défense

Emmanuel Macron veut aboutir à "une défense crédible du continent européen". Pour cela, il avance l'idée d'un bouclier antimissile ou l'augmentation des capacités de défense. Il souhaite que les armées européennes puissent décider ensemble d'actions conjointes à mener et propose "la création d'une Académie militaire européenne pour former les futurs cadres militaires et civils européens". "Je souhaite que nous développions une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense", a-t-il dit également. Il a défendu "une préférence européenne dans l'achat de matériel militaire" et soutenu l'idée d'un emprunt européen pour financer cet effort de défense.

Protection des frontières

"Je veux que le Conseil Schengen devienne un véritable conseil de sécurité intérieure de l'Union", a dit le président, pour mieux coopérer et mieux partager les informations entre Etats membres. Il a plaidé pour une "structure politique" qui permettrait de prendre, entre "pays qui la partagent", "des décisions" sur "les sujets d'immigration, de lutte contre la criminalité organisée, de terrorisme, de lutte contre le trafic de drogue ou la cybercriminalité".

Préférence européenne

Le chef de l'État a plaidé pour la "préférence européenne" dans les "secteurs stratégiques" de la défense, du spatial et du nucléaire. Par ailleurs, il veut instaurer des "dérogations à la libre concurrence pour soutenir les secteurs clés en transition sur l'intelligence artificielle, sur les technologies vertes". L'Europe doit devenir d'ici 2030 un "leader mondial", avec des "stratégies de financement dédiées", dans cinq "secteurs stratégiques de demain" : intelligence artificielle, informatique quantique, espace, biotechnologies et "nouvelles énergies" (hydrogène, réacteurs modulaires et fusion nucléaire), a-t-il complété.

Commerce

"Nous devons systématiser le recours à des instruments de concurrence. Nous devons intégrer des clauses miroirs dans nos accords commerciaux, lancer une grande stratégie de réciprocité, passer en revue les normes existantes, afficher l'empreinte carbone des produits pour qu'elle soit connue des consommateurs", a dit le chef de l'État, pointant notamment la concurrence déloyale de la Chine ou des États-Unis.

Investissement

Emmanuel Macron a plaidé pour intégrer dans les missions de la Banque centrale européenne (BCE) "au moins un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation" et réclamé "un choc d'investissements communs" passant par un doublement de la capacité d'action financière de l'UE. "Il nous faut à nouveau un choc d'investissements commun, un grand plan d'investissement budgétaire" pour notamment la défense, l'intelligence artificielle, la décarbonation, a-t-il plaidé en rappelant que ce "mur d'investissements" est estimé "entre 650 et 1000 milliards d'euros par an"

Numérique

Emmanuel Macron a appelé à "une Europe de majorité numérique à 15 ans. Avant 15 ans, il doit y avoir un contrôle parental sur l'accès à cet espace numérique". Il veut aussi "imposer aux plateformes la modération, la fermeture de certains sites".

Jeunesse

Le président a plaidé pour une "européanisation du Pass culture", le modèle français étant déjà lui-même inspiré du modèle italien. Il souhaite que tous les jeunes Européens puissent voyager en train sur tout le continent, et a appelé à "décupler l’Erasmus de l’apprentissage et de la formation professionnelle, avec un objectif d’au moins 15% des apprentis en mobilité européenne d’ici 2030"

IVG

Emmanuel Macron veut inscrire "comme nous l’avons fait dans notre Constitution, le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne".


J.F.

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