Retraites : cet accord qui vaut au patron de la SNCF d'être convoqué par Bruno Le Maire

par T.G.
Publié le 2 mai 2024 à 12h04

Source : Top Info

Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, devrait être reçu ces prochains jours à Bercy.
Le gouvernement lui reproche un accord conclu avec les syndicats il y a deux semaines et relatif aux fins de carrière.
Le dispositif est notamment accusé de contourner la réforme des retraites.

Le PDG de la SNCF va devoir "rendre des comptes". C'est ce que Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi 2 mai, le ministre de l'Économie convoquant Jean-Pierre Farandou ces prochains jours. En cause ? Un accord passé avec les syndicats sur les fins de carrière, qualifié jeudi de "pas satisfaisant" et "provocant" par Bercy.

"Je tiens à ce qu'il m'explique comment il finance cet accord qu'il a conclu avec les syndicats sans que nous soyons avertis", a déclaré Bruno Le Maire sur BFM TV. "Cet accord n'est pas satisfaisant à mes yeux et il y a eu un dysfonctionnement (...) il pose des problèmes financiers", a-t-il asséné.

Un sentiment de deux poids, deux mesures.
Bruno Le Maire

L'origine du courroux gouvernemental remonte au 22 avril. Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont signé ce jour-là avec la direction un accord sur les fins de carrière des cheminots. Une unanimité rare au sein du groupe ferroviaire public, qui a permis d'éloigner la menace d'une nouvelle grève des contrôleurs lors des ponts du mois de mai. L'accord prévoit entre autres une amélioration du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée.

Très vite, le texte a été fustigé par la droite, qui l'accuse de contourner la réforme des retraites. Bruno Le Maire semble partager cet avis : selon le ministre, il donne "un sentiment de deux poids, deux mesures et qui est très provocant pour beaucoup de nos compatriotes qui travaillent dur et qui ont accepté la réforme des retraites".

"J'ai en partie, avec d'autres, la tutelle de la SNCF, notamment la tutelle financière. Un accord est signé qui engage effectivement les équilibres de la réforme des retraites et les équilibres financiers de la SNCF. Je n'ai pas été averti", s'est également désolé Bruno Le Maire. Le ministre a rappelé que l'État avait aidé la SNCF à rééquilibrer ses comptes avec 35 milliards d'euros de reprise de dette en 2018 et qu'il était "en droit" de lui demander des comptes.


T.G.

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