ÉPIDÉMIE - Environ 600.000 volailles ont été abattues en l'espace d'un mois en France pour lutter contre la grippe aviaire. La plupart des cas se concentrent désormais dans le Sud-Ouest du pays, déjà sévèrement touché l'année dernière par le virus.

C'est l'autre virus du moment. À l'heure où les projecteurs sont braqués sur la nouvelle vague épidémique de Covid-19, la grippe aviaire sévit dans les élevages de volailles français. Depuis le premier cas avéré du virus fin novembre, "environ 600.000 à 650.000" volailles ont été abattues, parce qu'elles étaient infectées ou préventivement, a indiqué le ministère de l'Agriculture ce vendredi. Dans un bilan arrêté au 29 décembre, 26 foyers dans des élevages, principalement dans le Sud-Ouest, ont été recensés. 15 cas en faune sauvage et 3 cas en basse-cours ont également été détectés. 

Après avoir sévi dans le nord du pays, c'est désormais dans le sud-ouest de l'Hexagone que le virus se fait le plus virulent. Depuis le premier cas recensé dans un élevage de canards du Gers le 16 décembre, "22 nouveaux foyers ont été identifiés dans les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et les Landes", a détaillé le gouvernement. "Les élevages touchés ont été à chaque fois dépeuplés, puis désinfectés", a précisé le ministère. 

De nouvelles mesures de freinage

Pour tenter d'enrayer la propagation du virus, de nouvelles restrictions sur les transports de volailles vont intervenir pour limiter la contagion "dans une zone d'élevage dense du Sud-Ouest" dont l'étendue doit être précisée par arrêtés préfectoraux. Dans ce périmètre, les éleveurs ne pourront pas accueillir de nouveaux poussins ou canetons "jusqu'au 7 janvier", afin de réduire la densité d'animaux présents simultanément dans ces secteurs. "Ces mesures pourront être prolongées, au vu de l'évolution de la situation sanitaire", prévient le ministère de l'Agriculture. 

En parallèle, un "dispositif d'accompagnement économique viendra soutenir les couvoirs" qui perdent des débouchés "et les éleveurs qui devront maintenir un vide sanitaire dans leurs élevages". Cette mesure a rassuré les professionnels du secteur. "L'État dit qu'il accompagnera les éleveurs qui sont pénalisés, c'est déjà très réconfortant", se réjouit Marie-Pierre Pé, directrice de l'interprofession du foie gras Cifog. 

Les landes (encore) au cœur de la tourmente ?

Pour l'heure, comme l'an dernier, le département des Landes - où les foyers les plus récents ont été détectés - concentre les inquiétudes. Le virus "est bien présent dans les Landes mais nous ne sommes pas dans la même configuration que celle de l'année dernière, avec une explosion des cas", rassure, toutefois, la présidente de la chambre d'agriculture des Landes, Marie-Hélène Cazaubon. "Il y a aujourd'hui une vigilance et une responsabilité collective des producteurs ainsi qu'une réponse très rapide des services vétérinaires, de l'État", martèle-t-elle.

Pour la quatrième fois depuis 2015, la France - comme nombre de pays européens - n'échappe pas cet hiver à l'influenza aviaire hautement pathogène, communément appelée grippe aviaire, véhiculée par les oiseaux migrateurs. Les crises sanitaires dues à ce virus génèrent des coûts considérables pour les professionnels et pour l'État (indemnisation des animaux abattus et des pertes économiques induites), ainsi que des pertes à l'export. L'an dernier, environ 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards, avaient été abattues.


M.G avec AFP

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