Maladies cardiovasculaires : voici pourquoi consommer suffisamment de fibres est crucial

Publié le 28 novembre 2023 à 13h37

Source : JT 13h Semaine

Une étude de l'Inserm pointe le rôle crucial du microbiote intestinal sur le développement de maladies cardiovasculaires.
Il en ressort qu'un régime gras et pauvre en fibres aurait une influence délétère sur les artères.
Le risque principal ? L'apparition d'athérosclérose qui se caractérise par le dépôt d'une plaque sur la paroi interne des vaisseaux.

Prendre soin de son microbiote intestinal, clé d'une meilleure immunité ? C'est en substance ce qui ressort d'une étude menée par des chercheurs de l’Inserm et d’Université Paris Cité centrée sur l'influence délétère de certains régimes alimentaires sur les artères. 

Plus précisément, ces derniers se sont intéressés au rôle du microbiote intestinal dans le développement de l’athérosclérose qui se caractérise par le dépôt d'une plaque sur la paroi interne des vaisseaux et constitue l'une des causes principales d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux.  

Or, un régime gras et pauvre en fibres favoriserait la formation de telles plaques, conclut l'étude dont les résultats ont récemment été publiés dans la revue Cell Reports.

Une alimentation pauvre en fibres augmenterait les risques

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié l’apparition de l’athérosclérose chez des souris en leur faisant suivre différents régimes alimentaires. Ils ont ensuite analysé les effets sur leur métabolisme et sur leur microbiote intestinal, à savoir "l’ensemble des micro-organismes – bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes, dits commensaux –" qui vivent dans cet organe, précise l'Inserm. Verdict : un régime riche en graisses et pauvre en fibres est corrélé à "une augmentation des facteurs de risque métaboliques liés aux maladies cardiovasculaires". 

"Nos observations montrent également que plus que sa forte teneur en graisses, c’est la faible quantité de fibres contenues dans ce régime qui est à l’origine du déséquilibre du microbiote et donc de l’aggravation de l’athérosclérose", détaille Soraya Taleb, directrice de recherche Inserm au sein du Paris Centre de recherche cardiovasculaire (Inserm/Université Paris Cité).

Comment le microbiote agit sur l’athérosclérose ?

Mais comment expliquer ce lien de cause à effet ? Selon les chercheurs, les cellules immunitaires qui se développent dans le cadre d'une alimentation pauvre en fibres se retrouvent dans les plaques d’athérome dans l'aorte. "Le fait qu’on ait pu observer que les cellules immunitaires sont capables de migrer de l’intestin vers la périphérie et de générer ainsi une inflammation systémique aggravant les plaques d’athérome ajoute une nouvelle dimension à notre compréhension du lien entre alimentation, intestin, microbiote et athérosclérose", résume Soraya Taleb. 

À noter qu'une supplémentation en fibres permettait toutefois de contrer ces effets.

Si ces nouveaux travaux apportent une clé de compréhension supplémentaire à l’importance des fibres dans l’alimentation tant pour le bon fonctionnement de l’intestin que pour l'immunité face au risque de maladies cardiovasculaires, de nouvelles recherches doivent encore être menées pour les corroborer.

Pour rappel, ce sont les fibres insolubles qui participent le mieux à réguler le microbiote intestinal en nettoyant les parois de l’intestin. 

On les retrouve notamment dans les céréales, le son d’avoine, l'orge, le sarrasin, les graines de lin et de chia, mais aussi les légumineuses ou encore les fruits riches en pectine tels que la pomme, l'orange, le pamplemousse, la fraise et la poire et certains légumes comme l'aubergine, l'asperge, les haricots et pois verts, les choux de Bruxelles et les carottes.


Audrey LE GUELLEC

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