Consultation à 30 euros chez le médecin : l'Assurance-maladie dit oui... mais sous conditions

par La rédaction de TF1info | Reportage Laura Adda, Caroline Bayle, Jean-Pierre Féret
Publié le 9 février 2024 à 17h17

Source : JT 13h Semaine

L'Assurance-maladie a donné son accord de principe à une nouvelle hausse de plusieurs euros du tarif de la consultation, réclamée par les syndicats de médecins libéraux.
Mais cela ne se fera pas sans contreparties.
TF1 fait le point.

Une avancée censée soulager les médecins généralistes. Pour la première fois dans les négociations entamées à la mi-novembre, l'Assurance maladie a fait un pas vers une hausse à 30 euros de la consultation de ces praticiens. "On rattrape les retards sur l’inflation. On revendique cette consultation à 30 euros depuis 2015", affirme Julien Le Chevallier, médecin généraliste à Vallet (Loire-Atlantique), dans le reportage de TF1 ci-dessus. 

Pour les patients, ce prix ne devrait rien changer, l’Assurance Maladie étant chargée de payer la différence. Ils devraient néanmoins avancer cette somme. "Du moment que le remboursement de la sécu est équivalent, je trouve que la santé n'a pas de prix", réagit l'un d'entre eux face à notre caméra. 

Plusieurs conditions imposées par l'Assurance Maladie

Parmi les objectifs visés par l'Assurance Maladie en échange d'une revalorisation des consultations, figurent notamment des "améliorations en matière d'accès aux soins", dont un renforcement des gardes de médecins libéraux "en première partie de nuit". Autre condition imposée par l'organisme dans le cadre des négociations : recevoir davantage de patients.

Autres contreparties : limiter les arrêts maladie, les prescriptions d'actes biologiques jugés superflus, et les ordonnances d'antibiotiques. "On a ouvert la porte à ce que nous allions jusqu'à une revalorisation de la consultation à 30 euros. Mais encore faut-il se mettre d'accord sur l'ensemble des éléments d'un accord global dans cette convention. Comment on améliore l'accès aux soins, comment on améliore la qualité des prescriptions, comment on transforme les modes de rémunération", explique à TF1 Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d'Assurance Maladie. 

On manque de médecins généralistes, et on les fait fuir
Mélanie Rica Henry, présidente du collectif "Médecins Pour Demain"

Ces conditions présenteraient trop de contraintes, selon les syndicats de praticiens. "Je suis confrontée à des médecins tous les jours qui n'en peuvent plus, et qui songent à changer de métier", alerte Mélanie Rica Henry, présidente du collectif "Médecins Pour Demain". "Aujourd'hui, on manque de médecins en France, on manque de médecins généralistes, et on les fait fuir", s'insurge-t-elle dans notre reportage. 

L'Assurance Maladie va désormais tenir des rendez-vous bilatéraux avec chacun des six syndicats participants aux négociations, avant un nouveau grand rendez-vous multilatéral lors de la première quinzaine de mars. À noter qu'elle n'a pas précisé le calendrier d'application des revalorisations. L'an dernier, les négociations tarifaires avaient échoué, entrainant une revalorisation a minima. La consultation du généraliste était ainsi passée à 26,5 euros, contre 25 euros depuis 2017.


La rédaction de TF1info | Reportage Laura Adda, Caroline Bayle, Jean-Pierre Féret

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