Une soixantaine de spécialistes alerte sur l'urgence de vacciner les personnes âgées contre le virus respiratoire syncytial (VRS).Ce dernier est le principal responsable de la bronchiolite, notamment chez le nourrisson.En France, deux vaccins sont disponibles, mais pas encore intégrés aux recommandations vaccinales.
Vers une triple vaccination anti Covid/grippe/VRS dès cette année pour les seniors ? C'est en tout cas le souhait formulé par une soixantaine de professionnels de santé qui appellent dans une tribune à vacciner les personnes âgées contre le virus respiratoire syncytial, davantage connu pour ses effets chez le nourrisson en tant que principal responsable de la bronchiolite. Or, ce dernier présente également un risque réel pour les personnes âgées qui se trouvent exposées à des formes graves d’infections respiratoires aiguës (IRA), potentiellement mortelles.
"Il n’y a aucune raison d’attendre, c’est maintenant qu’il faut agir !", estiment ces médecins, pneumologues, infectiologues, oncologues ou encore gériatres dans cette tribune relayée dans Le Parisien ce lundi. "Pour éviter des milliers d’hospitalisations avec une surcharge évidente sur le système de santé et bien sûr des morts potentielles, nous devons conserver la réactivité dont on a fait preuve lors de la crise Covid et privilégier la prévention", écrivent les signataires, ajoutant qu'"il faut que l’Assurance Maladie prenne en charge dès cette année de manière exceptionnelle le coût de la vaccination pour les plus fragiles."
Deux vaccins disponibles en France
En effet, parmi les vaccins anti-VRS qui ont montré leur efficacité, deux vaccins sont d'ores et déjà disponibles en France, mais pas encore intégrés aux recommandations vaccinales. "L’un d’eux, l’Arexvy, développé par le laboratoire GSK, a bénéficié d’une autorisation de mise sur le marché par l’agence européenne du médicament (EMA) en juin 2023 sur la base d’un essai clinique publié dans le New England Journal of Medicine, revue médicale de référence", expliquent les auteurs de la tribune. "Dans cette étude, portant sur 25.000 sujets, le vaccin avait une efficacité importante de 83% sur les infections et de 94% sur les formes sévères de pneumopathie, avec une excellente tolérance", soulignant qu'il coute 200 euros.
Le 24 août dernier, la Commission européenne a également annoncé avoir autorisé la mise sur le marché d'un autre vaccin visant le virus respiratoire syncytial (VRS). Développe par Pfizer, et commercialisé sous le nom d'Abrysvo, ce dernier est destiné à protéger à la fois les futurs nourrissons via leur mère et les personnes âgées de 60 ans et plus. Il est administré aux femmes enceintes, via une dose unique entre les semaines 24 et 36 de gestation.
Très contagieux, le virus respiratoire syncytial peut provoquer, dans ses formes les plus sévères, des pneumonies et des bronchiolites qui entraînent des milliers de décès et des centaines de milliers d'hospitalisations dans le monde. En France, on estime entre 20.000 à 25.000 le nombre d'hospitalisations liées à une infection sévère à VRS chez les patients de plus de 65 ans chaque année. Autrement dit, presque autant que pour la grippe. "Sa dangerosité est potentiellement même supérieure à celle de la grippe", alerte les signataires, qui évoquent un taux de létalité entre 5% et 10% en cas d'hospitalisation, soit un décès toutes les dix à vingt hospitalisations.