Risque de carambolage dans l'espace : deux engins se sont frôlés de très (très) près

par Axel JUIN
Publié le 22 avril 2024 à 15h26

Source : TF1 Info

Le satellite espion russe Cosmos 2221, et le satellite scientifique américain Timed se sont croisés à moins de dix mètres de distance, le 28 février dernier.
C'est bien moins que la première estimation donnée, qui était de 20 mètres.
Cet incident met en lumière la surfréquentation de l'espace.

La catastrophe était encore plus proche qu'on ne l'imaginait. Selon de récentes informations de l'administratrice adjointe de la Nasa, citée par le média spécialisé Space.com, le risque de collision entre un satellite espion russe et un engin spatial de l'agence américaine était bien plus important qu'initialement estimé. Pour rappel, le 28 février dernier, les deux satellites manquaient de justesse d'entrer en collision, un désastre hypothétique qui aurait pu créer des milliers de débris en direction des installations spatiales à proximité ainsi que de la Terre.

La Nasa avait alors estimé que les deux engins s'étaient approchés à moins de 20 mètres l'un de l'autre. Une distance qui était, en réalité, bien plus courte : moins de dix mètres. "Nous avons récemment appris grâce à une analyse que les passages se sont retrouvés à moins de 10 mètres [33 pieds] l'un de l'autre, dans les limites des paramètres de corps dur des deux satellites", a déclaré Pam Melroy, le 9 avril au cours d'une présentation au 39e Symposium spatial à Colorado Springs.

"C'était très choquant personnellement, et aussi pour nous tous à la NASA", a assuré l'administratrice adjointe de la Nasa, affirmant que cette rencontre "nous a tous vraiment fait peur". Si le dénouement d'un tel incident peut prêter au soulagement, la menace posée par l'accumulation d'objets en orbite autour de la Terre est plus qu'alarmante. 

Dans l'espace personne ne vous entend polluer.

Selon les données de l'Agence spatiale européenne, 36.500 débris d'au moins 10 cm de large et 130 millions d’un diamètre d’un millimètre tournent autour de la Terre. Même à cette taille, ces débris peuvent causer d’importants dommages compte tenu de la vitesse à laquelle ils se déplacent sur l’orbite terrestre. En janvier 2020, l’Esa avait annoncé avoir dévié de sa trajectoire un satellite pour lui éviter une possible collision avec un engin spatial de SpaceX. 

Par ailleurs, Space X contribue fortement à rendre l'orbite terrestre de plus en plus encombrée. Sur les 9000 satellites opérationnels recensés, près de la moitié fait partie du réseau haut débit Starlink de la société américaine gérée par Elon Musk. En ajoutant les engins devenus non fonctionnels, on atteint un total d'environ 11.500 satellites, de quoi garantir de sacrés embouteillages et des trajectoires toujours plus délicates lors des missions spatiales. 


Axel JUIN

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