Les arrêts de travail délivrés en téléconsultation dans le viseur de l'Assurance maladie

par A. LG avec AFP
Publié le 30 juin 2023 à 16h30

Source : JT 20h Semaine

L'Assurance maladie met en œuvre un plan de maîtrise des indemnisations d'arrêts de travail, en pleine croissance.
La téléconsultation sera particulièrement dans le viseur.
Ces derniers pourraient bientôt être limités à trois jours.

Les arrêts maladie prescrits lors d'une téléconsultation médicale seront-ils bientôt limités ? C'est en tout cas la piste envisagée par l'Assurance maladie qui estime qu'il y a des abus, et prévoit "un renforcement de la stratégie de contrôle" par ses propres services auprès des assurés sociaux. Les patients qui multiplient auprès de médecins différents ce procéd,é mis en place à l'occasion du Covid, recevront notamment des courriers d'alerte, ou seront contactés par la Sécu. Pour prévenir les abus, l'organisme compte même limiter les arrêts de travail concernés à trois jours, selon Le Parisien

Les arrêts maladie délivrés en téléconsultation par le médecin traitant, eux, ne seraient pas concernés et continueraient à être remboursés. Il en est de même pour les arrêts maladie qui ne seraient pas délivrés par le médecin traitant, mais en revanche en cabinet, également pris en charge. 

Délivrance "atypique"

Derrière ces mesures : l'augmentation de 8,2% en 2022 des dépenses d'indemnités journalières hors Covid, supérieure à "la dynamique d'avant crise", mise en évidence dans l'édition 2023 du rapport annuel "charges et produits", dont l'AFP a obtenu une copie jeudi. Dans le détail, les indemnités journalières versées au titre des arrêts maladie et accidents du travail/maladies professionnelles s'élèvent à 13,5 milliards d'euros en 2022 (hors maternité).

Dans ce contexte, l'Assurance maladie a également commencé à procéder à des contrôles sur les 1,5% de médecins qui délivrent des arrêts maladie de manière "atypique" par rapport à leurs collègues exerçant en conditions semblables - soit un millier de praticiens. Ces médecins sont convoqués pour s'expliquer, et peuvent se voir imposer de baisser leurs prescriptions.

Des entretiens, avec des praticiens-conseils, seront proposés aux 10% de médecins qui se situent dans la tranche juste au-dessus des 1,5% les plus prescripteurs. Et l'Assurance maladie aura "des échanges" avec les médecins généralistes et psychiatres qui délivrent fréquemment des arrêts de travail liés à la santé mentale.

Une "intimidation des professionnels de santé"

Côté employeurs, la Sécu va renforcer ses efforts d'information et de conseil auprès des entreprises concernées par un absentéisme atypique. En 2022, 400 entreprises ont été concernées, dont 140 ont joint le programme national de prévention des troubles musculo-squelettiques, et 25 ont rejoint une expérimentation sur la prévention des risques psycho-sociaux.

Les syndicats de médecins ont d'ores et déjà dénoncé ces avertissements et contrôles, MG France y voyant par exemple une volonté "d'intimidation des professionnels de santé". Ces derniers pourraient, selon la Sécu, déboucher sur 200 millions d'euros d'économies en 2023, et 230 en 2024, soit près de 18% des 1,3 milliard d'économies annoncées par la Sécu dans son rapport, toutes dépenses confondues.


A. LG avec AFP

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