Toulouse : une enquête ouverte après des soupçons de maltraitance d'animaux dans un refuge ATPA-SPA

par Julien CHABROUT
Publié le 10 mars 2024 à 15h51

Source : Bonjour !

Une enquête judiciaire a été ouverte pour des soupçons d'actes particulièrement graves dans un refuge de l'Association Toulousaine de Protection des Animaux (ATPA) - SPA de Toulouse.
Plusieurs signalements ont été faits concernant des cas d'animaux frappés, privés de soins et parfois euthanasiés illégalement.
La direction nie de son côté toutes ces accusations.

Des animaux frappés, privés de soins, parfois euthanasiés illégalement… Des agissements d'une rare violence sont reprochés à l'Association Toulousaine de Protection des Animaux (ATPA) - SPA de Toulouse. Une trentaine de signalements ont été déposés auprès du parquet général de Toulouse à la suite des alertes de plusieurs bénévoles et salariés, indique à la Dépêche du Midi Céline Gardel, la présidente des 4Pattounes, une association de sauvetage des animaux.

Une enquête judiciaire visant ce refuge a été ouverte pour ces faits, dévoile France 3. Celle-ci vise notamment un salarié, le président et la vice-présidente de l'association. Selon les informations de France 3, les enquêteurs ont recueilli de très nombreux témoignages évoquant des sévices graves au sein de cet établissement, des actes de cruauté sur les animaux placés comme des coups et des pendaisons avec des laisses étrangleuses réalisées par un salarié réputé violent. 

Le dossier fait également état de mauvais traitements présumés envers des animaux placés dans des box insalubres. Des vidéos filmées à l'intérieur du refuge montrent en effet des allées avec des détritus jonchant le sol. La direction départementale de la protection des populations est en train de mener une enquête sanitaire dans les locaux de ce refuge. 

Des euthanasies illégales ?

Le dossier indique par ailleurs de possibles privations de soins, ainsi que "des pratiques d'expériences scientifiques sur les animaux contraires à la réglementation". Des salariés auraient en effet été contraints de pratiquer des euthanasies "artisanales", sans la présence obligatoire d'un vétérinaire agréé, et réalisées parfois à même le sol, selon France 3. L’une des anciennes employées assure à BFMTV qu'un chien a notamment été euthanasié au prétexte qu'il "ne servait plus à rien" alors que, pourtant, il "ne souffrait pas". Toutefois, selon Céline Gardel, "il faut rester prudent puisqu'aucune plainte n’a été déposée"

Samedi, une centaine de manifestants se sont rassemblés à Toulouse devant les locaux de l'ATPA-SPA . "Nous sommes ici pour dénoncer la maltraitance subie par certains animaux dans ces locaux. Ce qui se déroule entre ces murs est proprement scandaleux. Et le peu de bénévoles qui ont voulu en parler se retrouvent désormais écartés de toute fonction", expliquait une manifestante à La Dépêche du Midi

Le représentant CGT de ce refuge a par ailleurs évoqué des conditions de travail délétère au sein de ce refuge, des insultes et des menaces du président et de sa vice-présidente, précise Le Figaro

La direction nie les accusations

Interrogée par France 3, Céline Gardel, la présidente de l'association Les 4pattounes, indique qu’il "y a énormément de dysfonctionnements dans ce refuge". Selon les manifestants présents samedi, la situation perdure depuis "une dizaine d'années". Mais elle s'est subitement aggravée au mois de septembre, lorsque le refuge de la SPA a été mis en quarantaine pour éviter la propagation de la maladie de Carré, un virus mortel.  "Depuis des années, ils laissent des animaux sans soins, malgré les demandes des bénévoles et des employés, pour certains", accuse pour sa part auprès de BFMTV une ancienne bénévole de l'établissement, Yavana Vargas.

La direction nie de son côté toutes ces accusations. "Nous avons fait le nécessaire pour améliorer les conditions d'hébergement ces dernières semaines. Si un salarié a été violent, nous ne sommes pas encore informés", indique à la Dépêche du Midi Anne-Marie Aubert, la vice-présidente bénévole de ce refuge. "Concernant les euthanasies, ils sont uniquement réalisés par quatre spécialistes qui ont répondu à un appel d’offres. Notre association n'est pas vouée à faire du business. Nous ne vivons que grâce aux dons et à l'adoption", rappelle Anne-Marie Aubert. Elle ajoute : "Nous prendrons la parole le moment venu. Pour le moment, tout ce qui est dit est faux." Le président de la SPA Jacques Fombonne, déplore quant à lui auprès de BFMTV des images "choquantes". Il assure que l'établissement "n'a jamais appartenu à la SPA", précisant qu'il y a 73 structures qui font officiellement partie du réseau.


Julien CHABROUT

Tout
TF1 Info