VIDÉO - Fraude au retour de colis : les méthodes bien rodées des escrocs

par T.A. | Reportage TF1 : Lise CLOIX, Christophe MOUTOT et Corinne CHEVRETON
Publié le 24 janvier 2024 à 9h59

Source : TF1 Info

Des acheteurs en ligne n'hésitent pas à faire croire qu'ils n'ont pas reçu leur commande pour obtenir un remboursement non justifié.
Des escrocs montent même des pièges encore mieux construits pour faire des bénéfices.
Le 20H de TF1 a mené l'enquête.

Pour s'habiller gratuitement, cette jeune femme a une méthode bien rodée. Chaque fois, elle s'achète une tenue, la porte quelques jours et la ramène intacte en magasin avant le délai imparti pour se faire rembourser. "Je le fais à peu près tous les deux mois, explique-t-elle sous couvert d'anonymat dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Je fais attention quand je mets du parfum à ne pas tacher les vêtements, à ne pas me rendre dans des soirées où ça pourrait sentir la cigarette... Le but, c'est de passer incognito."

Des arnaques faciles à monter

Si elle n'a rien d'innovant, cette pratique est de plus en plus répandue et inquiète aujourd'hui les plus grands noms du prêt-à-porter. Dans certaines enseignes, on fait particulièrement attention aux retours qui arrivent en boutique. "Dès qu'il y en a un, on vérifie le ticket et le modèle pour voir s'il est nickel", explique une vendeuse d'un magasin de chaussures. Certains clients vont même beaucoup plus loin en affirmant n'avoir jamais reçu leur commande. "L'année dernière, c'est devenu un sujet, car on rencontre de plus en plus le cas, indique Jeanne Dos Santos, cheffe de projet digital de la marque Jonak. De janvier 2023 à fin novembre 2023, on avait à peu près 70.000 euros de fraude."

Des vols qui peuvent même atteindre des centaines de milliers d'euros de préjudice pour les géants du e-commerce comme Amazon ou encore Cdiscount. Certains escrocs en ont même fait un trafic à part entière. L'équipe du 20H est parvenue à rentrer en contact avec l'un d'eux. Encore mineur, ce lycéen développe une activité illégale depuis déjà deux ans. "Les sites ne demandent pas de vérification d'identité, assure-t-il, lui aussi de manière anonyme. On peut prendre n'importe quel nom, n'importe quelle date de naissance.

Des escrocs attirés par l'appât du gain

Après avoir reçu sa commande passée en ligne, ce jeune homme contacte le site de commerce en ligne et indique ne pas avoir reçu le produit voulu. Une fois remboursé, il peut alors revendre ce qu'il a en réalité reçu sur les réseaux sociaux. Mentir sur une livraison de colis n'a pourtant rien de banal. C'est même considéré par la loi comme du vol, puni de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. Pas de quoi effrayer les malfaiteurs, attirés par l'appât du gain. "On peut arriver à 1.500 ou 2.000 euros par mois", précise le lycéen rencontré par nos journalistes. Puis, "à des dizaines de milliers d'euros par mois sans problème."

Ces pratiques sont surveillées de près par les forces de l'ordre. Les méthodes pour arnaquer les vendeurs en ligne sont multiples. Certains clients renvoient parfois les colis qu'ils reçoivent, mais en les remplissant d'un article bien mois cher que celui véritablement acheté. "Ici, nous avons le retour d'un smartphone, montre Leng Ly, directeur d'une plateforme logistique de marchandises vendues en ligne à Goussainville (Val-d'Oise). Mais là, grande surprise : on retrouve à l'intérieur du colis une crème contre les hémorroïdes !

Rien que sur l'année 2022, le leader des ventes en ligne a investi plus d'un milliard de dollars pour lutter contre ces fraudes.


T.A. | Reportage TF1 : Lise CLOIX, Christophe MOUTOT et Corinne CHEVRETON

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