C'est une pêche qui se regarde comme un spectacle dans le pays aux mille étangs.La pratique est si surprenante, ancestrale et physique, que les visiteurs se pressent sur la berge pour admirer les gestes.Sandres et brochets n'avaient qu'à bien se tenir face aux pêcheurs de la Dombes.
Pas à pas et geste après geste, dans le froid et la boue, c'est une chorégraphie à part entière. Les pêcheurs ne font qu'un, un corps-à-corps avec l'étang. "Quand on va se coucher le soir, on est content, on sait pourquoi on dort", sourit l'un d'eux après cet intense effort physique.
"C'est un rêve de venir voir"
Chaque automne, ils se retrouvent pour une pêche de sandres ou de brochets, au filet et à l'épuisette, comme il y a 1000 ans, lorsque les moines de la Dombes (Ain) ont creusé les étangs pour nourrir les habitants.
Le ballet continue. Les poissons sont triés, pesés, avant d'être vendus. Les pêcheurs viennent aussi pour l'ambiance, qui séduit les plus jeunes. Un spectacle à ne pas manquer pour les visiteurs du jour. "C'est un rêve de venir voir. Quand on habite la région, on a toujours envie de venir voir comment ça se passe", explique l'un d'eux.
À cause des étangs victimes de sécheresses à répétition, les poissons souffrent. Mais avec six tonnes pêchées ce jour-là, c'est mieux qu'espéré. "500 kg de poissons à l'hectare, c'est très bien, vu la saison que l'on vient de vivre", sourit un pêcheur. Il s'agit de transmettre l'envie d'y être et goûter aux spécialités. Des produits de la pêche à partager en se donnant rendez-vous l'année prochaine.