VIDÉO - Hommage national à Léon Gautier : qui était le dernier héros français du Débarquement ?

par La rédaction de TF1info | Reportage Mathilde Guénégan
Publié le 4 juillet 2023 à 9h47, mis à jour le 7 juillet 2023 à 12h57

Source : JT 20h Semaine

Près de 80 ans après avoir débarqué en Normandie, Léon Gautier s'est éteint en début de semaine.
Un hommage national lui est rendu ce vendredi.
Le 20H de TF1 remonte le fil de sa vie.

Léon Gautier, décédé lundi 3 juillet à l'âge de 100 ans, est une légende née avec ses frères d’armes, héros du Débarquement en Normandie. Nous l’avions rencontré, il y a à peine un mois, lui qui était de toutes les commémorations. "À chaque fois que je passe ici, je pense à mes copains", nous disait-il le 6 juin dernier, alors qu'il commémorait le Débarquement.

Par ses "copains", il désignait les membres du très prestigieux commando Kieffer, les 177 soldats français, qui, le 6 juin 1944 à 7h23, débarquèrent sur la plage normande. "L’ordre que nous avions, c'était de courir le plus vite possible en haut de la plage pour éviter les blockhaus", racontait-il aussi le 9 mai 2019 face à la caméra de TF1. 

Né en 1922 à Rennes, il avait rallié Londres et le général de Gaulle en 1940, un mois après l'armistice, à seulement 17 ans. "Ça l'avait beaucoup marqué d'être passé en revue par l'immense Général de Gaulle à Londres le 14 juillet", a déclaré à l'AFP son ami Franck Leconte, directeur des anciens combattants du Calvados lors de leur rencontre il y a 25 ans.

Léon Gautier ne courait pas après les honneurs : "En 2014, il avait été invité au déjeuner de la cérémonie officielle avec les chefs d'État", se souvient M. Leconte qui participait à l'organisation, "mais il mettait un point d'honneur à passer chaque 6 juin avec son épouse Dorothy, rencontrée en Angleterre pendant le conflit". Celle-ci n'étant pas invitée, il avait décliné pour "faire un barbecue avec sa femme".

Fais ce qu’il faut pour conserver la paix, car la guerre, c’est la misère
Léon Gautier

Cameroun, Congo, Syrie, Liban... Léon Gautier s'est battu sur tous les terrains avant l'Europe et le Débarquement. Selon Christophe Prime, historien et responsable des collections au Mémorial de Caen, "ce pionnier des forces spéciales françaises, revenu vivre là où il avait débarqué, était aussi un symbole pour les commandos actuels" à qui il remettait le béret vert chaque année. Après la guerre, il était retourné en Angleterre avec son épouse.

Chef d'atelier, il travaille ensuite en Afrique avant un accident qui le ramène au pays, plâtré du cou aux pieds. Il n'a eu de cesse de s'engager "pour la paix" depuis la fin du conflit.

Il contribua à libérer Ouistreham, où il s’installa dans les années 90. Alors, forcément, aujourd’hui, le maire de la ville se souvient de lui avec émotion : "Il me laisse le souvenir de quelqu’un de simple, d'humble et d'extrêmement accessible. Il avait toujours une volonté de plaisanter un peu, de faire oublier cette page d’histoire difficile qu’il avait vécu, mais pour autant l’envie de la transmettre. Une sorte de héros local", commente l'édile Romain Bail.

Pourtant, Léon Gautier ne voulait pas qu'on le décrive comme un héros, seulement comme un homme qui a fait son devoir. Un hommage national sera rendu à celui qui a dédié le reste de sa vie à prôner la paix. "Fais ce qu’il faut pour conserver la paix, car la guerre, c’est la misère", aimait-il à rappeler.


La rédaction de TF1info | Reportage Mathilde Guénégan

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