Si aucun vitrail de Notre-Dame de Paris n'a été détruit lors de l'incendie qui a ravagé la cathédrale en 2019, beaucoup ont souffert.Désormais restaurés, ils ont fini par reprendre place le long de la nef et dans le cœur de l'édifice.Le JT de TF1 a pu assister à cet émouvant retour.
En façade, Notre-Dame semble tout de pierre. Sur le toit pourtant, un savant mélange s'opère. Le bois de la charpente se lève, le fer de l'échafaudage se dresse pour la flèche. À l'intérieur, le plastique des bâches protège encore les chapelles. Derrière le corset de métal qui habille les murs, une autre matière commence à percer.
À 25 mètres de hauteur, plus de quatre ans après l'incendie qui a ravagé l'édifice, les vitraux désormais restaurés retrouvent leurs fenêtres pour raconter des scènes de l'évangile et l'histoire de la construction. Le fondateur, l'évêque Maurice de Sully, peut notamment être observé. C'est lui qui, en 1163, a posé la première pierre de la cathédrale, qu'il tient dans ses mains.
Les techniques de pose du Moyen Âge réemployées
La Vierge Marie reprend elle aussi sa place à l'arrière de l'édifice. Les maîtres verriers utilisent les mêmes techniques de pose que leur ancêtre du Moyen Âge. Un métier et un vocabulaire : le plomb étamé du sertissage, les clavettes, les vergettes et les rosettes, que l'on replie en forme de rose pour maintenir l'ensemble. La verrière au fond dans l'axe est la première que l'on voyait en entrant. Au lendemain de l'incendie, intacte, elle dominait les décombres à ses pieds.
Quelques jours plus tard, pour une raison de sécurité, tous les vitraux des 39 baies hautes ont été déposés, laissant pleuvoir sur les filets de protection une lumière blanche, jamais vue. Huit ateliers, en France et un en Allemagne, sont intervenus pour nettoyer et prendre soin de ces œuvres de dix mètres de long, salies par l'incendie, mais surtout par la suie des bougies et la respiration de millions de visiteurs.
Le temps qui passe a également fait son effet. Leur fabrication date du milieu du XIXe siècle, au moment de la grande restauration de l'édifice par l'architecte Viollet-le-Duc.
Un petit détour pour voir un trésor, qui se cache dans une chapelle en cours de restauration, termine ce voyage dans la lumière de Notre-Dame de Paris. Il s'agit d'un vitrail parmi les plus anciens, datant de 1225, il y a 800 ans. C'est une représentation d'Adam et Ève, comme un retour aux sources pour un nouveau départ.