Menace de grève à la SNCF : faut-il craindre des perturbations pendant les vacances d'hiver ?

Publié le 8 février 2024 à 12h03, mis à jour le 13 février 2024 à 16h33

Source : JT 20h WE

Plusieurs syndicats de la SNCF ont déposé un préavis de grève au cœur des vacances d'hiver.
Les contrôleurs réclament notamment l'application d'un accord né de leur mouvement de grève fin 2022.
Un week-end de chassé-croisé des zones A et C pourrait être perturbé.

Et si les vacances d'hiver étaient perturbées par une grève sur les rails ? Depuis plusieurs jours, des contrôleurs de la SNCF menacent de ne pas travailler lors du week-end du 17-18 février, lorsque les deux tiers de la France seront en congés scolaires. En cause ? La non-application, selon les contrôleurs, d'un accord signé fin 2022, à l'issue d'une grève réalisée pendant les fêtes de fin d'année.

Souvenez-vous, il y a un peu plus d'un an, une grève massive des chefs de bord avait conduit la SNCF à annuler de nombreux TGV, laissant 200.000 voyageurs sur le carreau quelques jours avant les fêtes. Réunis autour d'un collectif en dehors du cadre syndical, ils réclamaient alors une meilleure rémunération, des recrutements ou encore une reconnaissance de la pénibilité de leur métier. Un accord avait finalement été signé pour mettre fin au mouvement de contestation... qui pourrait donc reprendre en pleine période de vacances.

Les 16-17-18 février visés

Car depuis, le collectif de contrôleurs s'est à nouveau exprimé pour exprimer ses revendications. Problème, il n'est pas habilité à déposer lui-même de préavis de grève, et doit donc s'appuyer sur les syndicats. C'est désormais chose faite : un préavis a été déposé début février par Sud-Rail du 15 février 20h au 19 février 8h, puis par la CGT-Cheminots pour un préavis de grève reconductible à partir du 15 février 19h. La CGT "appelle les cheminots de la filière train, quelle que soit leur activité (InOui, Ouigo, TER, Intercités, Transilien) leur grade ou leur fonction, à cesser le travail les 16, 17 et 18 février".

Pour tenter de lever cette menace de grève, une réunion s'est tenue mercredi 7 février entre la direction de SNCF Voyageurs et les syndicats. Sans succès. "La direction a essayé de nous convaincre qu'elle appliquait les mesures promises en décembre 2022, mais en face, on lui a donné moult exemples de cas ou d'endroits où ce n'était pas le cas", a expliqué à l'AFP Erik Meyer, secrétaire fédéral Sud-Rail. Parmi les désaccords, la présence systématique de deux chefs de bord par TGV, comme initialement promis, mais pas appliquée, selon le syndicat. Ou encore, les questions de pénibilité et des dispositifs de fin de carrière anticipée spécifiques aux contrôleurs, qui n'ont toujours pas été abordées, d'après la même source.

La direction, elle, affirme que "la réunion n'avait pas pour objet de lever le préavis, mais de faire un point complet sur l'état d'avancement des engagements", indique un porte-parole de la SNCF, selon qui il ne s'agissait pas d'une "réunion de négociations". "Les mesures issues de l'accord de fin 2022 sont toutes lancées", insiste de son côté Lucile Quessart, directrice des ressources humaines de la compagnie. "Elles sont presque toutes pluriannuelles, donc il faut qu'on les confirme dans la durée."

Reste que la menace de trains supprimés en pleine période de vacances scolaires, elle, est toujours d'actualité. Et il s'agit d'un week-end bien chargé sur les rails. De nombreux TGV en direction ou en provenance des destinations proches des stations de ski affichent déjà complet, a pu constater TF1info ce jeudi sur le site SNCF Connect.


Idèr NABILI

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