EN DIRECT - Discours de la Sorbonne : Macron confond "gesticulations" et "réalisations" européennes, dénonce Le Pen

Publié le 25 avril 2024 à 10h02, mis à jour le 25 avril 2024 à 17h57

Sept ans après, Emmanuel Macron a prononcé ce jeudi à la Sorbonne un nouveau discours sur l'Europe.
Il a notamment dit craindre la mort du continent, et prône "une Europe de la puissance".
Un événement à suivre en direct sur LCI.

Ce live est à présent terminé. 

DISCOURS DE MACRON : "RIEN DE NOUVEAU" POUR BELLAMY

Le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne est "un acte de campagne qui doit être évidemment décompté du temps de parole et des comptes de campagne du camp présidentiel", affirme François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, lors d'un point devant la presse.


"Ce discours ne changera rien. Il n'y a rien de nouveau. Je crois que les Français ont déjà tourné la page. Les mots d'Emmanuel Macron, ce sont les actes qu'il n'a pas eus." 

BARDELLA ET LE PEN RÉPONDENT À MACRON

Si la liste de la majorité présidentielle essuie une défaite aux élections européennes, le chef de l'État "devra en tirer les conséquences", déclare la tête de liste RN Jordan Bardella lors de la présentation de son projet pour l'UE. Le président du RN appelle à une "dissolution de l'Assemblée nationale" en cas d'échec du camp présidentiel.


Marine Le Pen a également réagi ce jeudi, dénonçant "une séance d'autosatisfaction qui tient davantage de la méthode Coué". La députée appelle, elle aussi, à une dissolution de l'Assemblée nationale en cas d'échec présidentiel aux européennes. 

RÉACTION

Le discours du président Emmanuel Macron sur l'UE "contient de bonnes impulsions" pour que "l'Europe reste forte", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz sur X. "La France et l’Allemagne veulent ensemble que l’Europe reste forte. Ton discours contient de bonnes impulsions sur la manière dont nous pouvons y parvenir. Ensemble, nous faisons avancer l'Europe : politiquement et économiquement", a dit Olaf Scholz. 

FIN DU DISCOURS

Le discours d'Emmanuel Macron st désormais terminé. Il aura duré plus d'une heure et demie. 

L'HEURE EST VENUE POUR L'EUROPE

"L'heure est venue pour l'Europe, ce qu'elle compte devenir. Nous vivons un moment décisif. L'Europe peut mourir. "Tous les nationalismes à travers l'Europe n'osent plus dire, qu'ils vont sortir de l'euro et de l'Europe. Mais ils nous ont tous habitués à un discours qui est le "oui, mais", qui est dire que j'empoche tout ce que l'Europe a fait, mais je le ferai plus simplement, sans respecter les règles.", prévient-il. "Au fond, ils ne proposent plus de sortir de l'immeuble, de l'abattre, mais de ne plus avoir de règles de copropriété, de ne plus investir, de ne plus payer le loyer", ajoute-t-il, assurant que "la réponse n'est pas dans la timidité mais dans l'audace". 

FISCALITÉ DES REVENUS

"Je ne mettrai pas ici le débat que je sens en vivant sur la fiscalité des revenus, parce que c'est un bon débat quand on voit l'accumulation des richesses dans la mondialisation que nous vivons", reconnaît Emmanuel Macron. "Mais ma conviction, c'est que ce n'est pas un débat que nous devons porter à l'échelle européenne. C'est un débat que nous devons porter à l'échelle mondiale, que nous devons mener ce combat existentiel", lance-t-il. 

"ORDRE PUBLIC NUMÉRIQUE"

"La capacité à créer un ordre public démocratique numérique est une question de survie", affirme Emmanuel Macron. "Le modèle humaniste, celui que l'Europe doit développer, c'est un modèle qui crée un ordre démocratique, c'est-à-dire transparent, loyal, où nous débattons des règles et où nous les choisissons", ajoute-t-il. "C'est pourquoi, je veux défendre une Europe de majorité numérique à quinze ans. Avant quinze ans. Il doit y avoir un contrôle parental sur l'accès à cet espace numérique", appelle-t-il. 


"Nous devons reprendre le contrôle de la vie de nos enfants et de nos adolescents en Européens et imposer la majorité numérique à quinze ans et imposer aux plateformes la modération, la fermeture de certains sites. Nous devons ensuite beaucoup plus ardemment civiliser cet espace numérique", ajoute-t-il. "C'est un combat civilisationnel et démocratique", assène-t-il. 

"UN DÉSÉQUILIBRE"

"C'est un déséquilibre, être européens. Et c'est cela que nous devons défendre. Ça se joue maintenant",  affirme Emmanuel Macron. 


"Il nous faut continuer de défendre ce qui est constitutif de l'État de droit : la séparation des pouvoirs, le droit des oppositions et des minorités, la justice indépendante, la presse libre, les universités autonomes et la liberté académique. Elle est reniée dans trop de pays d'Europe. C'est pourquoi je défends ici la conditionnalité budgétaire à l'État de droit dans le versement des fonds de l'Union", indique le président français. "La liberté se conquiert, ce n'est pas un acquis", martèle-t-il. 

INVESTISSEMENT PRIVÉ

"Par ailleurs, il nous faut davantage mobiliser l'investissement privé et nos capacités de financement privé. Nous sommes un continent très riche. Il faut un vrai marché de l'épargne et de l'investissement", appelle Emmanuel Macron, qui veut se donner "douze mois" pour aboutir en la matière. Le président français est aussi pour "installer des solutions européennes pour que notre épargne puisse aller vers le financement de notre économie" et assouplir "les règles qui chassent le risque" en matière d'investissement. 

CAPACITÉ À INVESTIR

"Aujourd'hui, en Europe, les règles du jeu ne sont plus adaptées. Si on prend la défense et la sécurité, l'intelligence artificielle, la décarbonation de nos économies et les énergies vertes, nous avons un mur d'investissements, entre 650 et 1000 milliards d'euros de plus", indique Emmanuel Macron.  


Pour faire face à cela, le président français estime "qu'on ne peut pas avoir une politique monétaire dont le seul objectif est un objectif d'inflation" et se doter "d'au moins un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation". Par ailleurs, le dirigeant appelle l'UE à mettre en place "un grand plan d'investissement collectif, budgétaire". 

RECHERCHE ET INNOVATION

"Il nous faut réaffirmer l'objectif de 3 % du PIB européen consacré à la recherche. Il est prioritaire", martèle Emmanuel Macron. "Il faut aussi oser à nouveau des prises de risques, aller beaucoup plus loin sur les innovations de rupture", continue-t-il."C'est par ces découvertes effet que les ordinateurs quantiques, les matériaux de demain, les puces électroniques, les batteries basse consommation pourront repositionner l'Europe sur la carte de la croissance", estime le chef de l'État. 

POLITIQUE DE COMMERCE

"Il faut ensuite réviser notre politique de commerce. Ça ne peut pas marcher si on est les seuls au monde à respecter les règles du commerce telles qu'elles avaient été écrites il y a quinze ans. Si les Chinois, les Américains, ne les respectent plus en subventionnant les secteurs critiques, on ne peut pas être les seuls à le faire", met en avant Emmanuel Macron. "On a un vrai levier, nous sommes un marché de 450 millions de consommateurs", assure-t-il. 


"Si on veut être cohérent avec nos ambitions, on a besoin de réajuster très profondément notre politique commerciale. On a commencé à le faire, le CETA, qu'on a conclu avec les Canadiens, qui a été un bon accord", commence le président français. "Nous devons systématiser le recours à des instruments de concurrence. Nous devons intégrer des clauses miroirs dans nos accords commerciaux, lancer une grande stratégie de réciprocité, passer en revue les normes existantes, afficher l'empreinte carbone des produits pour qu'elle soit connue des consommateurs", détaille-t-il. 

AGRICULTURE

"L'agriculture, c'est une question de souveraineté, d'emplois, de production. On a besoin d'une PAC forte, simplifiée, qui diminue la complexité administrative. Mais on a aussi besoin, pour notre agriculture comme pour notre pêche, d'accompagner les transitions de manière durable, de renouveler nos flottes de pêche pour les décarboner et d'assumer une politique de meilleure information du consommateur", affirme Emmanuel Macron.

"DES RÈGLES DIFFÉRENTES"

"Nous devons aussi assumer des règles différentes pour la politique industrielle et la politique de concurrence. Nous devons insérer dans nos traités la préférence européenne dans les secteurs stratégiques, la défense et le spatial, parce que, de fait, nos compétiteurs l'ont", appelle Emmanuel Macron. "S'il n'y a pas une préférence européenne sur le spatial, il n'y aura plus de spatial. Idem sur le nucléaire qui a vu le département de la Défense", martèle-t-il.


Par ailleurs, le président de la République veut instaurer des "dérogations à la libre concurrence pour soutenir les secteurs clés en transition sur l'intelligence artificielle, sur les technologies vertes". 

"PACTE DE PROSPÉRITÉ"

"Au fond, c'est un nouveau pacte de prospérité qu'il nous faut bâtir", appelle Emmanuel Macron depuis La Sorbonne. "Et il repose autour de quelques éléments très simples : produire plus et vert, simplifier les règles, accélérer la politique industrielle, la révision de notre politique de commerce", ajoute-t-il. 

"NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE ET DE PRODUCTION"

"Le deuxième élément clé de la réponse, c'est celui de la prospérité. C'est indispensable parce qu'il n'y a pas de puissance sans assise économique solide", dit Emmanuel Macron. "L'Europe a longtemps été le principal atout de notre croissance [...] mais à une époque où, au fond, les règles étaient très différentes - les matières premières ne semblaient pas limitées, il n'y avait pas de géopolitique des matières premières, le changement climatique était ignoré, le commerce était libre et tout le monde en respectait les règles", pointe-t-il.


"Nos objectifs sont clairs, mais nous n'y sommes pas et nous ne pouvons pas les tenir avec nos règles actuelles. Nous n'y sommes pas, parce que nous sommes décalés par rapport à la recomposition du monde. Nous n'y sommes pas parce que nous règlements trop, nous investissons trop peu et nous sommes trop ouverts et nous ne défendons pas assez nos intérêts", estime-t-il encore. 

IMMIGRATION

"Et l'Europe puissante, c'est aussi une Europe qui maîtrise ses frontières. L'immigration n'arrive pas en France directement. Elle rentre sur le continent européen et en particulier dans l'espace Schengen par d'autres frontières et l'Hexagone a donc besoin d'une politique européenne efficace et d'une bonne coopération", met en avant Emmanuel Macron. "Nous devons agir avec plus de fermeté en matière de retour et de réadmission pour toutes les femmes et les hommes qui arrivent sur notre sol et qui n'ont pas vocation à rester et qui ne sont pas éligibles à l'asile. Ceci impose une vraie politique européenne et une vraie coordination", martèle le président de la République. 


"C'est à 27, et en particulier au sein de Schengen, que nous devons mener ces coopérations et bâtir ces politiques. C'est pourquoi, d'abord, je veux que le Conseil Schengen devienne un véritable conseil de sécurité intérieure de l'Union. Nous devons aussi, dans le cadre du système d'information Schengen, aller beaucoup plus loin dans le partage", souligne-t-il. 

DIPLOMATIE

"Cette Europe, puissance de défense, s'appuie évidemment sur une diplomatie qui va avec. Nous pouvons la démultiplier et l'asseoir sur une plus grande cohérence européenne", affirme Emmanuel Macron. "C'est pourquoi je crois qu'il faut poursuivre, dans les années qui viennent, de continuer d'avoir des partenariats avec les pays tiers, de parler à toutes les régions du monde, aux émergents, à l'Afrique, à l'Amérique latine", détaille-t-il. "L'objectif est de montrer que nous sommes une puissance d'équilibre qui parle au reste du monde et qui refuse en quelque sorte la confrontation bipolaire dans laquelle trop de continents sont en train de s'installer. C'est montrer que l'Europe n'est pas simplement un bout d'Occident, mais bien un continent monde qui refuse la confrontation entre plaques et veut bâtir ses partenariats équilibrés", ajoute-t-il encore. 

"PRÉFÉRENCE EUROPÉENNE"

"Il nous faut une préférence européenne dans l'achat de matériel militaire", appelle Emmanuel Macron, car "comment voulons-nous construire notre souveraineté si nous n'assumons pas aussi de développer une industrie de défense européenne ?". "L'objectif d'une stratégie européenne industrielle de défense, c'est bien de produire plus vite, davantage en européen", martèle le président de la République. "J'appelle à un emprunt européen pour investir dans l'armement", ajoute-t-il encore. 

"INTIMITÉ STRATÉGIQUE ENTRE LES ARMÉES EUROPÉENNES"

"II s'agit de créer entre les armées européennes une véritable intimité stratégique. Cela passe par le lancement d'une deuxième étape de l'initiative européenne d'intervention", affirme Emmanuel Macron. "Cette capacité à conduire des coalitions ensemble nécessite une culture commune, ce qui passe par l'élaboration de stratégies européennes de sécurité et de défense régionales", ajoute-t-il, proposant "la création d'une Académie militaire européenne pour former les futurs cadres militaires et civils européens aux enjeux de sécurité et de défense". 


Par ailleurs, "nous devons investir les nouveaux espaces de conflictualité", estime-t-il, faisant référence à la cyberdéfense. "Je souhaite que nous développions une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense, alors même que nous sommes tous en train commencer à bâtir ces capacités pour nos propres armées. C'est une occasion inédite de tout de suite bâtir des coopérations européennes et d'agir en européen face à ces risques", assure-t-il.

GUERRE EN UKRAINE ET DÉFENSE

"La condition sine qua non de notre sécurité est que la Russie ne gagne pas la guerre d'agression qu'elle mène en Ukraine", assure Emmanuel Macron. "J'assume totalement le choix en la matière, le 26 février dernier à Paris, d'avoir réintroduit une ambiguïté stratégique. [...] Stratégiquement, si nous disons que l'Ukraine est la condition de notre sécurité, avons-nous des limites ? Non. Et donc nous devons être crédibles, dissuader, être présent et continuer l'effort", assure-t-il. 


"C'est pourquoi ce qu'il nous faut faire émerger, et c'est cela le nouveau paradigme, c'est une défense crédible du continent européen. Il nous faut donner un contenu à ce qu'est cette défense crédible de l'Europe qui est la condition même pour rebâtir un cadre de sécurité commun. Est-ce que pour cela, il nous faut un bouclier antimissile ? Peut-être. Est-ce en augmentant nos capacités de défense et lesquelles ? Sans doute", glisse le président de la République. "C'est pourquoi, dans les prochains mois, j'inviterai tous nos partenaires à bâtir cette initiative européenne de défense", annonce-t-il encore. 

"PUISSANCE, PROSPÉRITÉ ET HUMANISME"

"Au fond, la question de notre souveraineté, dans son contenu même, est aujourd'hui encore plus importante qu'hier", estime Emmanuel Macron. "Parce que les règles du jeu ont changé, il faut prendre des décisions stratégiques massives, assumer des changements de paradigme. Au fond, il faut répondre par la puissance, par la prospérité et par l'humanisme", ajoute-t-il. 

UN MODÈLE ÉCONOMIQUE "PLUS SOUTENABLE"

"Sur le plan économique, notre modèle tel qu'il est conçu aujourd'hui n'est plus soutenable parce que nous voulons légitimement tout avoir. Mais ça ne tient plus ensemble. Nous voulons le social - et nous avons le modèle social et de solidarité le plus généreux du monde -, le climat avec l'énergie décarbonée et un commerce qui nous profite - mais avec plusieurs autres qui commencent à changer les règles du jeu", souligne Emmanuel Macron. "On ne peut pas durablement avoir les normes environnementales et sociales les plus exigeantes, moins investir que nos compétiteurs, avoir une politique commerciale plus naïve qu'eux et penser qu'on continuera à créer des emplois, ça ne tient plus", assène le président de la République. 

PUISSANCES DÉSINHIBÉES

"Nous avons maintenant des puissances désinhibées régionales qui sont en train de monter aussi leurs capacités. La Russie, l'Iran, pour n'en citer que deux. Et l'Europe se trouve dans une situation d'encerclement poussée par nombre de ces puissances à ses frontières. Et donc, oui, nous sommes aujourd'hui encore trop lents, pas assez ambitieux", met en garde Emmanuel Macron qui estime que l'UE ne doit pas compter sur les États-Unis pour l'avenir car ils ont "deux priorités, les Etats-Unis d'Amérique d'abord et la question chinoise ensuite". "Et donc, oui, cette ère où l'Europe achetait son énergie et ses engrais à la Russie, faisait produire en Chine, déléguer sa sécurité aux États-Unis d'Amérique est révolue", martèle-t-il.

"EUROPE MORTELLE"

"À l'horizon de la prochaine décennie, le risque est immense d'être fragilisé, voire relégué, parce que nous sommes dans un moment inédit de bouleversement du monde, d'accélération et de grande transformation", prévient Emmanuel Macron. "Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe aujourd'hui est mortelle. Elle peut mourir, elle peut mourir et cela dépend uniquement de nos choix", ajoute-t-il. 


"C'est aujourd'hui que se joue la question de la paix et de la guerre sur notre continent et de notre capacité à assurer notre sécurité ou pas. Parce que les grandes transformations, celle de la transition digitale, celle de l'intelligence artificielle comme celle de l'environnement et de décarbonation, se joue maintenant. Et la réallocation des facteurs de production se joue maintenant. Et la question de savoir si l'Europe sera une puissance d'innovation, de recherche et de production se joue maintenant ou pas" détaille le chef de l'État, qui évoque également des "attaques contre les démocraties libérales, contre nos valeurs".

AVANCÉES

Parmi les grandes réussites de l'Europe ces dernières années, Emmanuel Macron évoque "le choix de l'unité financière pour sortir de la pandémie", "le choix de l'unité stratégique sur des sujets qui, jusque-là, étaient restés du seul ressort des nations, à l'instar de la santé", la mise en place de "bases d'une plus grande souveraineté technologique et industrielle", la "préparation et la planification des grands défis de l'Europe", "la réaffirmation claire de l'existence des frontières de l'UE" ou encore le renouvèlement de la "pensée de notre géographie dans les limites de notre voisinage". 

CRISES

Le président de la République rappelle qu'au cours des dernières années, la France et l'Europe ont traversé plusieurs graves crises. Il nomme la "pandémie du Covid-19, la guerre en Ukraine, le Brexit". En raison de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, "plus personne n'ose tellement proposer des sorties, ni de l'Europe, ni de l'euro", affirme le chef de l'État, dans un tacle à peine voilé au Rassemblement national. "Et malgré cette conjonction inédite de crises. Rarement l'Europe n'aura autant avancé", martèle-t-il. 

DES ÉCHECS ET DES RÉUSSITES

"Ici même, en septembre 2017, [...] nous proposions alors de bâtir une Europe plus unie, plus souveraine, plus démocratique plus unie pour peser face aux autres puissances et aux transitions du siècle du siècle, plus souveraines pour ne pas se faire imposer par d'autres son destin, ses valeurs, ses modes de vie plus démocratiques", rappelle Emmanuel Macron. "Sept ans, nous y voilà, alors nous n'avons pas tout réussi. Et il faut être lucide, les avancées ont été limitées pour rendre l'Europe plus démocratique. Parfois par frilosité, de changer les traités, de changer nos règles, notre organisation collective", reconnaît le président de la République. "Mais il y a eu des réussites, en particulier en matière d'unité et de souveraineté, ce qui n'était pas acquis", se félicite-t-il. 

PRISE DE PAROLE

Emmanuel Macron arrive au pupitre et commence sa prise de parole depuis l'université de la Sorbonne (Paris). "Sept ans après le discours de La Sorbonne, je souhaitais venir ici dans ce même lieu pour renouer le fil de nos accomplissements et parler de notre avenir, notre avenir européen. Mais par définition, l'avenir de la France", commence le président de la République. 

DISCOURS OU CAMPAGNE ?

Emmanuel Macron entend dresser un bilan des avancées depuis la "Sorbonne 1" et esquisser des propositions face aux nouveaux défis européens, de la guerre en Ukraine à la rivalité sino-américaine. "C'est un moment institutionnel d'un chef d'État, qui n’engage pas simplement la parole de sa sensibilité politique, mais la parole d'un pays", assure-t-on dans l'entourage du Président. 

Chez ses opposants, il s'agit surtout d'un "lancement de campagne", s'insurge Jordan Bardella sur France 2 ce matin. La tête de liste aux Européennes, largement devant dans les sondages, accuse le président d'être "le comptable" d'une Europe qui "décroche en termes de croissance, de productivité, d'innovation (...)" et qui enregistre une "explosion" des factures de gaz et d'électricité.

DES ABSENTS

Le chef de l'Etat a donc aussi invité les eurodéputés français...  mais son discours tombe en pleine session plénière du Parlement européen, la dernière avant les européennes (du 6 au 9 juin), où une série de textes importants doivent être adoptés. "Désolée, j'ai voté", a ironisé, parmi d'autres, l'eurodéputée socialiste Nora Mebarak. On vous raconte ça ci-dessous ⤵️

"EUROPE PUISSANCE"

"On est dans un moment où se conjuguent beaucoup de crises (..) L'intuition, la volonté du président, c'est de se dire que, dans ces moments-là, il est possible de faire avancer des propositions et de faire des pas importants", résume un conseiller présidentiel, à propos de ce discours qui se tient devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs, et certains eurodéputés français. 

BIENVENUE

Bonjour, bienvenue sur ce direct dans lequel vous allez pouvoir suivre le 2e discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe à la Sorbonne, sept ans après le premier. 

Même lieu, même format et sans doute même durée. Sept ans après la "Sorbonne 1", le 26 septembre 2017, le président s'invite à nouveau dans l'université parisienne.  Devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs, le chef de l'État entend dérouler à partir de 11h, une série de mesures pour passer à "l'Europe puissance".  

Il a prévu de dresser le bilan des avancées depuis la Sorbonne 1 et esquisser des propositions face aux nouveaux défis européens, de la guerre en Ukraine à la rivalité sino-américaine.

Un timing pas si "innocent" ?

Pour ses adversaires, ce moment et ce timing n'ont rien "d'innocent", comme croit le deviner l'eurodéputé RN Thierry Mariani. S'il monte au pupitre sur l'estrade de la prestigieuse faculté, c'est aussi le signe d'un Emmanuel Macron qui passe surtout à l'offensive à un moment où son camp, emmené par l'eurodéputée Valérie Hayer, peine à se frayer un chemin dans la campagne pour les élections européennes du 9 juin prochain. 

La liste RN est toujours largement en tête des intentions de vote, loin devant Renaissance et PS-Place publique  quand la liste de Valérie Hayer est donnée à 17,5%, celle de Raphaël Glucksmann à 12,5%, selon notre sondage quotidien. 


La rédaction de TF1info

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