ENQUÊTE - Scandale des eaux minérales désinfectées : quels contrôles pour éviter la triche ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Thomas Jarrion, Jean-François Drouillet
Publié le 24 mars 2024 à 13h52

Source : JT 20h WE

Fin janvier, le groupe Nestlé avait avoué avoir utilisé des procédés de purification interdits sur certaines de ses sources.
Quel impact cela a-t-il sur les autres marques ?
Pourquoi les services de l'État n'a-t-il pas détecté la fraude ?

De l'eau minérale filtrée via des pratiques interdites. Il y a un mois, le géant de l'agroalimentaire Nestlé Waters faisait son mea culpa et avouait ceci : après avoir trouvé des traces de bactéries et de pollutions dans les eaux près de son usine des Vosges, Nestlé a utilisé des traitements aux charbons actifs et aux ultraviolets pour la purifier. L'eau ainsi traitée n'était pas nocive pour la santé, mais le groupe n'avait pas le droit de la vendre en tant qu'eau minérale.

Risque d'amalgame

Aujourd'hui, Nestlé affirme que tous ses procédés de fabrication sont en règle. Mais entre-temps, les ventes d'eau en bouteille affichent une légère baisse : - 2,2 % sur trois semaines. Tous les producteurs sont affectés, et la petite usine d'embouteillage Perlyne craint que ça ne dévisse encore plus. Le patron, Baudry Guillaume, anticipe une baisse des vente de 30 % dans les prochaines semaines. "Ça porte préjudice parce que le consommateur fait un amalgame entre celui qui respecte et celui qui ne respecte pas", déplore-t-il au micro de TF1, dans le reportage ci-dessus.

Comment la triche a-t-elle pu échapper aux contrôles ?

Et surtout, le patron s'interroge : comment Nestlé Waters a pu contourner la réglementation sans que les autorités de contrôle ne le remarquent ? Selon la PME, une eau traitée n'a pas la même composition qu'une eau minérale. La triche aurait donc dû se voir dans les analyses que réalisent chaque jour ou presque les Agences régionales de santé (ARS). TF1 a contacté Nestlé Waters, voici ce qu'ils nous répondent à propos de leur eau : "Leur composition minérale unique, telle qu'elle figure sur les étiquetages, a toujours été préservée". Grâce à quel procédé ? La firme ne fournit pas de précision.

Autre interrogation, selon Perlyne, les équipements utilisés par Nestlé Waters pour purifier l'eau sont facilement repérables lors des contrôles physiques supposés être réalisés plusieurs fois par an. Cette fois, c'est aux autorités de répondre : comment ont-ils pu les rater ? L'avocat de la PME, Maître Emmanuel Ludot, interpelle le ministère de la Santé qui gère les contrôles. Il demande des explications et 100.000 euros d'indemnités au titre du préjudice moral. Contacté, le ministère de la Santé n'a pas souhaité commenter cette affaire.


La rédaction de TF1info | Reportage : Thomas Jarrion, Jean-François Drouillet

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