"C'est une honte !" : le business des colis perdus donne des idées aux arnaqueurs

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Matthias Beringer, Pierre Galaccio, Aurélie Erhel
Publié le 29 avril 2024 à 12h29

Source : JT 20h WE

Les ventes éphémères de colis perdus, physiques ou en ligne, connaissent un énorme succès.
Il s’agit de payer au poids les commandes égarées, devenant une sorte de pochette-surprise.
Un principe qui inspire les arnaqueurs, comme vous le montre ce reportage de TF1.

C’est un ascenseur émotionnel autant recherché que redouté. Valentin, adepte des rachats à l’aveugle de colis égarés, en témoigne auprès de TF1 dans le reportage du 20H à voir ci-dessus. Il y a les fois où cet habitant de Chelles (Seine-et-Marne) a trouvé un smartphone ou une tablette, puis celles, moins réjouissantes, où il est tombé sur des vêtements féminins ou un bibelot. C’est le jeu de ces "colis mystère" revendus au poids. En revanche, sa dernière commande lui reste en travers de la gorge : "C'est une honte !", lance-t-il en montrant un carton de 10 kilos de marchandises en mauvais état (caleçon déchiré, paquet de lessive ouvert…) acheté au prix de 79 euros. "Ce n’est pas du tout un colis ! Ce sont des choses qu’ils ont mises en vrac dans un entrepôt", peste-t-il.

Depuis plusieurs mois, ce business des paquets non réclamés attire, dans le sillage des clients, des commerçants malintentionnés, en magasin, mais surtout en ligne. Les commentaires indignés se multiplient ainsi sur les réseaux sociaux, comme celui de cet internaute ayant déboursé 145 euros pour "un colis reçu au bout de trois mois" contenant "dix kilos de béton, des ciseaux et des cartes de vœux", et dont le revendeur est, depuis, "injoignable"… Autre exemple : "Un des vêtements du colis est forcément volé, il y a l’antivol dessus, bref, une arnaque."

Les clients ne sont, du reste, pas les seuls à subir la situation. Jérémy Martinez, fondateur de Destock Colis à Sauvian (Hérault), possède plusieurs magasins de revente de colis perdus. Cette semaine, lui aussi a été la cible d'escrocs. "Ils ont créé un faux site identique au mien, on voit même mon logo, dont la marque a été déposée, montre-t-il en scrollant sur l’écran de son téléphone. Du coup, on a eu pas mal de retours de gens qui n’ont pas été livrés." Il a déposé plainte et dénonce, comme tant d’autres, le manque d'encadrement de ce phénomène en plein essor.

Les deux sites à éviter absolument

Pour se prémunir contre les pièges, le magazine 60 Millions de consommateurs recommande de scruter les informations de l’entreprise sur son site : numéro SIRET, mail, ou adresse de l’entrepôt. Une simple recherche sur Internet a ainsi permis à notre journaliste de trouver celui du site flamingocolis.com, qui apparaît en photo sur Google Maps avec une adresse à Lesneven, en Bretagne, accompagnée d'un numéro de téléphone. "Ah du tout, c’est une arnaque, nous répond-on au bout du fil. Si vous avez commandé chez eux, je vous invite à aller déposer une plainte. Ici, c’est un kiosque à pizza. On reçoit ce genre d’appels depuis le mois de novembre. Je ne comprends pas que l’on n’arrive pas à fermer un site comme ça." Pour l'heure, aucune mesure n'a été annoncée pour empêcher ces nouvelles escroqueries. Les deux sites les plus épinglés par les internautes mécontents, lostcolis.com et flamingocolis.com, sont même toujours actifs au moment où vous lisez ces lignes.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Matthias Beringer, Pierre Galaccio, Aurélie Erhel

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