Cannes 2024 : condamné à cinq ans de prison, le réalisateur Mohammad Rasoulof a fui l'Iran "le cœur lourd"

Publié le 13 mai 2024 à 19h17, mis à jour le 13 mai 2024 à 19h57

Source : TF1 Info

Condamné pour "collusion contre la sécurité nationale", le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof annonce avoir choisi l'exil.
Opposant au régime de Téhéran, il se trouve en Europe, à quelques jours de la présentation de son nouveau film à Cannes.
Il devrait donc être en mesure de venir le présenter sur la Croisette le 24 mai prochain.

C’est une nouvelle forte, à la veille de l’ouverture du 77e Festival de Cannes. Quelques jours après avoir été condamné en appel à cinq ans de prison pour "collusion contre la sécurité nationale", le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof a annoncé, lundi 13 mai, avoir quitté son pays. Ce qui devrait lui permettre de présenter sur la Croisette son nouveau film, The Seed of the sacred fig, retenu en compétition pour la Palme d’or.

"Le cœur lourd, j’ai choisi l’exil. La République islamique a confisqué mon passeport en septembre 2017. Par conséquent, j’ai dû quitter l’Iran en secret", a-t-il écrit dans un communiqué, précisant qu’il a pris cette décision en très peu de temps, craignant que sa peine soit alourdie suite à la révélation de son nouveau film. Il se trouve actuellement en Europe, dans un lieu tenu secret.

Un premier cliché de "The Seed of the sacred fig", en compétition pour la Palme d'or
Un premier cliché de "The Seed of the sacred fig", en compétition pour la Palme d'or - Festival de Cannes

L'an dernier, Mohammad Rasoulof avait été invité à faire partie du jury du Festival de Cannes présidé par le Suédois Ruben Östlund. Mais ce cinéaste engagé avait été contraint de décliner, frappé par une interdiction de voyager suite à ses prises de positions contre le régime de Téhéran.

En juillet 2022, il avait été arrêté après avoir signé une pétition dénonçant les manifestations de la jeunesse. Libéré au printemps 2023 pour raisons médicales, il était assigné à résidence depuis. Mais il est parvenu à réaliser un nouveau film dans la clandestinité. D'après son avocat, les autorités auraient fait pression sur les producteurs qu'il ne puisse par le présenter à l'étranger.

"C’est un film qui raconte comment insidieusement la dictature iranienne entre dans les familles. Et ça nous semble important qu’il soit là", a déclaré lundi en conférence de presse le délégué général Thierry Frémaux, peu de temps avant l’annonce de l’exil du cinéaste de 52 ans.

Sauf nouveau rebondissement, Mohammad Rasoulof devrait donc être sur la Croisette pour le défendre lors de sa présentation en compétition le vendredi 24 mai. Elle interviendra à la veille du palmarès du jury présidé cette année par Greta Gerwig, la réalisatrice américaine de Barbie.


Jérôme VERMELIN

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