Grammy Awards : SZA va-t-elle griller la politesse à Taylor Swift ?

Publié le 4 février 2024 à 18h41

Source : Sujet TF1 Info

La chanteuse américaine SZA est en lice dans neuf catégories lors de la 66ème cérémonie des Grammy Awards, la nuit prochaine.
Avec l'album "SOS", cette nouvelle reine du R'N'B pourrait bien voler la vedette à l'incontournable Taylor Swift.
Portrait d'une chanteuse dont le franc parler et les textes intimistes détonnent dans le showbiz américain.

À force de chanter les louanges de Taylor Swift, en lice pour son quatrième trophée de l’album de l’année, on oublierait presque la grande favorite de la 66ème cérémonie des Grammy Awards, qui se déroule ce dimanche soir à Los Angeles. L'irrésistible SZA, de son vrai nom Solana Imani Rowe, est en effet en lice dans neuf catégories grâce au triomphe de SOS, son deuxième opus fleuve de 23 titres, paru le 9 décembre 2022.

Avec plus de 3 millions d’exemplaires vendus, c’est le plus gros succès de l’année écoulée aux Etats-Unis. À sa sortie, il est resté sept semaines consécutive à la première place des charts, une performance inédite depuis le classique Whitney de Whitney Houston. Sur la pochette, l'artiste de 34 ans a reproduit un célèbre cliché de Diana Spencer, isolée sur le ponton d'un bateau en Italie, quelques jours avant sa mort. Un parallèle surprenant ? Il est à l'image d'une artiste qui se veut à part sur la scène musicale américaine.

Ma seule manière de ne pas m'emmerder, c'est de me mettre à nu
SZA dans "Elle"

Originaire du Missouri, SZA a été élevée par une mère catholique, employée chez le géant des télécoms AT&T et un père musulman, producteur chez CNN. Adolescente, elle porte le hijab à l’école avant d’être contrainte d’y renoncer, victime de harcèlement suite aux attentats du 11 septembre 2011. Forte tête, elle étudie la biologie marine à l’Université du Delaware avant de tout plaquer au bout d’une année, au grand désespoir de ses parents. 

"Je leur ai longtemps manqué de respect", raconte la jeune femme dans un portrait passionnant paru dans Elle l’an dernier. "Je disais à ma mère que je préfèrerais faire serveuse dans un stripclub plutôt que d’aller à l’école pour financer mes séances d’enregistrement." Pendant une décennie, la jeune femme enchaîne les petits boulots et  navigue au cœur de la scène R’N’B alternative, publie une poignée de EPs autoproduits et prête sa plume affutées à des superstars comme Beyoncé et Rihanna. Jusqu'à la sortie de l'album CTRL qui la propulse sur le devant de la scène en 2017.

Vocalement, SZA assume l’héritage des stars de la néo-soul des nineties comme Erykah Badu, Lauryn Hill ou Ashanti. Mais la chanteuse revendique également des influences plus variées comme les rappeurs NAS et les légendes du Wu Tang Clan, des groupes qui fusionnent le rock et le funk comme Jamiroquai et les Red Hot Chili Peppers ou encore la diva islandaise Björk dont elle admire l’univers visuel puissant.

Comme sa grande copine Lizzo, SZA doit également son succès à ses textes où elle aborde ses états d’âme avec une franchise désarmante. Parfois crue, elle évoque son lifting brésilien à la Kardashian sur la chanson "SOS", ses envies de meurtres dans "Kill Bill", le tube inspiré des films de Quentin Tarantino ou encore une dispute alcoolisée dans les couloirs d’un palace avec son ex sur "Nobody Gets Me. "Ma seule manière de ne pas m'emmerder, c'est de me mettre à nu", jure la chanteuse dans Elle.

Dimanche soir, SZA est donc nommée dans neuf catégories, ce qui la place devant toutes ses rivales dont Taylor Swift mais aussi Billie Eilish et Miley Cyrus. En 2017, elle était en lice dans cinq catégories, dont celle de la révélation de l'année, mais elle est rentrée bredouille de la cérémonie. À l'époque, ses fans avaient crée le hashtag #JusticeForSZA pour exprimer leur colère. Depuis, la chanteuse a remporté une statuette pour "Kiss Me More", son duo avec Doja Cat. Mais elle a sans doute encore de la place dans son armoire à trophées...


Jérôme VERMELIN

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