"Fin de règne", le livre qui rouvre les plaies entre Harry, Meghan et les Windsor

Publié le 28 novembre 2023 à 17h18, mis à jour le 28 novembre 2023 à 17h25

Source : JT 20h WE

Déjà auteur d’une biographie des Sussex, le journaliste Omid Scobie jure désormais de livrer "les derniers secrets et tourments de la monarchie britannique".
Disponible ce mardi outre-Manche et ce vendredi en France, son ouvrage est déjà vivement critiqué par la presse anglo-saxonne.
Des levers de boucliers qui contrastent avec le silence habituel de Buckingham.

2023 s’achève comme elle a débuté pour les Windsor. Par la publication d’un livre promettant de faire trembler l’institution. Si les mémoires du prince Harry publiées en janvier n’étaient au final que le récit très personnel d’une personnalité publique marquée à vie par le décès prématuré de sa mère, l’ouvrage disponible cette semaine se veut, lui, annonciateur de la fin d’une époque pour la famille royale. "Les derniers secrets et tourments de la monarchie britannique racontés de l’intérieur par l’un de ses meilleurs spécialistes", assurent les éditions Seuil chez qui paraît ce vendredi 1ᵉʳ décembre la version française de cette enquête baptisée Fin de règne.

"Pas de retour en arrière possible" entre les deux frères

Déjà auteur d’une biographie de Meghan et Harry sortie il y a trois ans, Omid Scobie élargit cette fois son champ d’action à une famille royale plus éclatée que jamais. Le journaliste a lui-même fait le service après-vente de son œuvre, diffusant les bonnes feuilles dans les pages de People aux États-Unis et celles de Paris Match en France. Dans Endgame - son titre original -, il agit tel Thanos face aux Avengers de Marvel. D’un claquement de doigt, il annihile les espoirs de réconciliation entre les frères William et Harry. "C’est terminé !", titre d’ailleurs le magazine américain à qui il assure qu’il "n’y a pas de retour en arrière possible" pour les fils de Charles III.

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Omid Scobie raconte les coulisses du décès d’Elizabeth II, affirmant que le prince Harry a appris la mort sa grand-mère par la BBC, 20 minutes après tout le monde. Car l’avion qui le menait à Aberdeen, aéroport le plus proche du château de Balmoral, "a dû tourner plusieurs fois avant de pouvoir atterrir" en raison du temps orageux. Il assure que les Windsor ne voulaient pas de Meghan sur place à ce moment-là, pas plus les jours suivants. Il écrit même que la duchesse de Sussex et sa belle-sœur Kate ont coupé tout contact depuis près de quatre ans.

William, "le vrai méchant" du livre

L'auteur parle de la princesse de Galles comme d’une femme "infantilisée" par des médias qui s’extasient d’un rien et dresse le portrait d’un prince William "impatient de monter sur le trône". "Le vrai méchant" de l'enquête, selon The Independent. "Déçu par les choix de vie de Harry et galvanisé par sa toute nouvelle passion pour la Couronne, William considère son frère comme un étranger, surtout depuis la publication du Suppléant. Car ce livre n’apporte pas seulement de nouveaux détails sur le choix des Sussex – prendre du recul par rapport à la fonction royale – il en donne sur le rôle qu’a joué William dans ce choix. L’héritier n'a plus ‘besoin’ de suppléant", note l'auteur, cité par Paris Match.

En interview à ABC, Omid Scobie assure connaître l’identité des deux membres de la famille royale qui se sont interrogés sur la couleur de peau d’Archie, le fils des Sussex, avant sa naissance. Mais dit ne pas pouvoir communiquer leurs noms pour des raisons légales. Il répète que William "partage des informations sur son frère qui terminent en Une des journaux peu après". Des propos également tenus devant la justice par Harry lors de l’action qu’il intentait à un tabloïd en début d'année. Le duc de Sussex "n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente avec sa famille et il a accepté l’idée que ça ne changerait peut-être jamais, surtout avec son frère qui refuse carrément de lui adresser la parole", résume l’auteur sous le feu des critiques. 

Un communiqué de presse cuisiné par ChatGPT
Une critique acerbe du "New York Times"

Car peut-être plus que toute publication ayant trait à la famille royale britannique, Fin de règne a été décortiqué avant même sa parution. Les critiques de l’ouvrage ne sont pas plus reluisantes. Parmi les plus virulentes, citons le Telegraph qui tacle un texte "risible, partial, dépourvu de perspicacité et bizarrement misogyne", The Evening Standard qui a lu "un navet absolu, une honte pour Harry et Meghan" ou encore le New York Times qui compare le livre à "un communiqué de presse cuisiné par ChatGPT" qui "ne rend pas service" aux Sussex. Citant des sources royales, le Daily Mail fait lui sa Une ce mardi avec l’adjectif "toxique".

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"Le livre du porte-parole de Meghan se vendra peut-être bien - surtout aux États-Unis - mais je ne l'achèterai pas. Je ne veux plus lire ses allégations fantaisistes sur la monarchie", insiste dans le Sun Arthur Edwards, photographe qui suit la famille royale depuis 40 ans. Cette proximité supposée avec les Sussex suit Omid Scobie depuis son précédent livre, qui peignait le couple sous son meilleur jour après son départ fracassant d’Angleterre. "Leur plus grand fan est de retour", s'amuse de son côté The Times"Les rumeurs les plus farfelues ont circulé pour décrédibiliser mon travail. On a même prétendu qu’ils me versaient un salaire ! Mais je peux vous le jurer : je ne suis pas leur ami et je ne l’ai jamais été", se défend le principal intéressé dans Paris Match. 

Devant la justice, Meghan Markle avait pourtant fini par reconnaître l’avoir aidé dans la rédaction de son premier livre. Omid Scobie lui-même a donné un coup de main aux Sussex en témoignant lors du procès du prince Harry contre un tabloïd à Londres au printemps. Le journaliste s’est agacé de voir de mauvaises informations circuler sur Fin de règne, notamment en raison de problèmes de traduction. 

"Que vous aimiez mon travail ou que vous le détestiez, tout ce que je vous demande, c'est de lire le livre lui-même si vous lisez des articles sur ce qui est censé se trouver dedans. Les traductions incorrectes et mauvaises, les extraits sans contexte, les fuites, etc. ne racontent pas l'histoire complète ou exacte", martèle-t-il sur X (anciennement Twitter). Seuls les premiers chiffres des ventes diront si le public a entendu sa requête.


Delphine DE FREITAS

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