On annonçait la disparition progressive du cash avec le développement des cartes bancaires et du paiement sans contact.Mais la tendance semble s'inverser ces derniers mois : le montant des retraits aux distributeurs automatiques a augmenté.Le JT de TF1 se penche sur ce phénomène.
Au Carrefour Market de Limoges (Haute-Vienne), certains n'ont pas changé leurs habitudes : "Uniquement en carte bancaire", s'exclame une femme qui s'avance en caisse. Pour d'autres, régler ses courses en liquide est devenu monnaie courante. "Au moins, en espèce, je ne dépasse pas mon budget", explique une autre cliente. "C'est vrai, par carte, je vais partir du supermarché avec plein de choses parce que je me dis que j'ai de l'argent", confirme une femme juste derrière elle. Dans ce Carrefour, les paiements en espèces sont en augmentation et représentent 60% des passages en caisse. "Il y a beaucoup de personnes qui viennent avec un billet de 50 euros et se limitent à faire des courses pour 50 euros", explique Khaled Ben Chikhoune, directeur de ce supermarché, dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Le GIE Cartes Bancaires indique en effet, dans les colonnes des Echos ce jeudi, avoir en effet constaté une hausse du montant des retraits aux distributeurs automatiques de l'ordre de 5% entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. Ce retour en grâce discret des espèces s'explique en partie par l'inflation, mais d'autres facteurs jouent aussi un rôle dans un contexte plus général de tension sur le pouvoir d'achat des ménages.
"Au début du mois, on utilise peut-être plus la carte parce qu'on a plus d'argent. Mais à la fin du mois, tout se fait en liquide quand on peut en retirer", ajoute une autre passante dans le reportage de TF1. C'est ce qu'on appelle le "cash stuffing", une manière de maîtriser son budget devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle consiste pour un ménage à remplir chaque mois plusieurs enveloppes de billets selon les postes de dépenses qu'il s'est fixés, et ensuite à payer en liquide. Une stratégie permettant de mieux gérer son budget et de pouvoir faire plus facilement des économies.
Les dépenses sont donc maîtrisées au centime près, mais pour l'instant, c'est sans conséquence pour René Raffiner, boucher aux halles de Limoges : "Un client qui va en prendre pour 50 ou 60 euros, il va peut-être en prendre que pour 40, mais après, on en aura deux ou trois de 40. On a de plus en plus de clients qui viennent pour manger quelque chose de bon, l'équilibre se fait ", rassure-t-il.
Cette tendance du regain du paiement en cash ne se constate pas seulement en France. Au Royaume-Uni, UK Finance, l'association du secteur financier, a déclaré la semaine dernière que pour la première fois depuis une dizaine d'années, les paiements en cash étaient repartis à la hausse en 2022, augmentant de 7% sur un an l'année passée.