Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal va annoncer ce mardi ses mesures pour relever le niveau des écoliers.Il pourrait ouvrir la voie à un redoublement plus facile, notamment en primaire, ou encore généraliser les groupes de niveaux au collège.
Des annonces particulièrement attendues. Alors que la France va connaître ce mardi sa place au classement Pisa, qui détermine les performances des systèmes éducatifs au niveau mondial, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal va en profiter pour faire des annonces. Pour promouvoir son "choc des savoirs", une kyrielle de "mesures fortes" afin de relever le niveau des élèves va être dévoilée.
Plusieurs pistes ont déjà été évoquées par l'ex-porte-parole du gouvernement. Parmi elles, un recours plus facile au redoublement. Il "faut revoir" la "question du tabou du redoublement", a-t-il fait savoir fin novembre lors d'un atelier sur l'école au congrès de l'Association des maires de France. "Un élève qui rentre en sixième sans savoir lire ou compter, c'est quasiment de la maltraitance", a regretté Gabriel Attal. "Comment voulez-vous apprendre l'histoire-géographie si vous ne savez pas lire ? La physique-chimie sans savoir compter ? Il faut prendre des décisions. Je les assumerai."
Il faut dire que le redoublement, dont la France a longtemps été la championne, n'est plus franchement un levier très utilisé dans les établissements scolaires. Rendu exceptionnel en 2014 par un décret de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, revu par la suite par son successeur Jean-Michel Blanquer en 2017, le redoublement n'a concerné que 3% des élèves au cours de leur parcours en fin de primaire, selon des chiffres rapportés par nos confrères du Parisien. À titre de comparaison, ce taux s'élevait à 33% en 1987.
Vers un enseignement des matières fondamentales liées aux compétences
Autre annonce possible : la constitution de groupes de niveaux au collège. Ils pourraient entrer en vigueur pour les cours de français et de mathématiques afin de "moduler" l'enseignement de ces matières, selon les mots de Gabriel Attal fin octobre. "Faut-il conserver le principe de classes très hétérogènes ou prolonger une réflexion par niveau, comme nous l'expérimentons avec la nouvelle (classe de) sixième cette année ?", pour laquelle une heure de soutien ou approfondissement en français ou maths a été mise en place, avait interrogé le ministre. "Est-ce qu'il ne faut pas réfléchir, au moins pour ces matières fondamentales, à une organisation pour ces matières par groupes de compétences ?"
La révision des programmes pourrait aussi être au menu des annonces. Ces derniers mois, le président de la République Emmanuel Macron avait lui-même évoqué des changements, notamment en histoire et en éducation civique. "L'histoire doit être enseignée chronologiquement et l'instruction civique, devenir une matière essentielle. Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs sera lu dans chaque classe puis débattu", avait ainsi lancé le chef de l'État dans une interview accordée au Point.
La labellisation des manuels scolaires, elle, fait moins de doutes, puisque Gabriel Attal a déjà insisté sur ce point. Le ministre a déclaré fin novembre qu'il annoncerait "la possibilité pour (son) ministère de labelliser des manuels scolaires" dont le contenu et la méthode auront fait la preuve de leur "efficacité". Des manuels dans son viseur, car certains présentent "trop d'hétérogénéités", selon lui.
En outre, des "stages de réussite" pendant l'été pour les élèves en difficulté pour pouvoir passer en sixième ont aussi été évoqués par le ministre de l'Éducation nationale depuis sa prise de fonctions, il y a cinq mois. Les annonces de Gabriel Attal sont attendues ce mardi en début d'après-midi.