VIDÉO - Uniforme à l'école : les arguments des pro et des anti

par La rédaction de TF1info | Reportage Quentin Fichet, Carlo Parédès et Emmanuel Sarre
Publié le 6 septembre 2023 à 12h16

Source : JT 20h Semaine

Le retour de l'uniforme, bientôt expérimenté dans des écoles volontaires selon les souhaits du gouvernement, est au centre de l'attention en cette rentrée.
Si des élus LR et RN s'y disent prêts, la mesure est loin de faire l'unanimité.
On fait le point sur les arguments des pro et des anti.

Il n'est plus obligatoire en France depuis 1968. S'il venait à revenir, l'uniforme à l'école pourrait prendre plusieurs formes. Soit un ensemble à l'anglaise, pantalon, veste, chemise et même parfois cravate, soit une tenue unique plus simple, jean, tee-shirt identique pour tous.

Mais l'idée du retour au port de l'uniforme dans les établissements scolaires n'est pas au goût de tous, elle enflamme les débats d'un bout à l'autre de l'échiquier politique. On fait le point sur les arguments pour et contre.

Les arguments pour le port de l'uniforme

Emmanuel Macron s'est dit favorable au lancement d'expérimentations sur le port de l'uniforme dans les écoles volontaires, dont le ministre de l'Education Gabriel Attel présentera les contours à l'automne. Lors de son interview par HugoDécrypte le lundi 4 septembre, le Chef de l'État a affirmé qu'une tenue unique pourrait régler "beaucoup de sujets. Un, la laïcité, et deux, un peu l’idée qu’on se fait de la décence, c’est-à-dire on ne veut pas des tenues trop excentriques".

Autre argument défendu par sa secrétaire d’État chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, celui de la réduction des inégalités. Invitée sur LCI le 29 août dernier, elle a affirmé : "Je suis très favorable à une expérimentation de la tenue scolaire. Cela enlève une charge mentale aux parents, il ne faut jamais oublier cela", notamment dans les quartiers prioritaires. 

Un argument que rejoint le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, qui souhaite expérimenter le port de l'uniforme dans sa ville. "Ce serait de nature à apaiser le climat scolaire, à lutter contre les inégalités sociales et à renforcer le sentiment d'appartenance de nos élèves aux écoles, mais aussi à ville et à la population", a-t-il déclaré mardi dans le 13H de TF1.

Parmi tous les élus favorables à une expérimentation du port de l'uniforme, c'est donc l'argument de l'inégalité qui revient le plus souvent du côté de la droite et de l'extrême droite. Pour Charles-Ange Ginésy, président LR des Alpes-Maritimes, "une telle mesure permettrait ainsi "de lutter contre les inégalités et le harcèlement et contribuerait à affirmer la spécificité du cadre scolaire".

Les arguments contre

Mais la gauche contre-attaque de son côté. Son principal argument ? Les inégalités aussi... Selon Alexis Corbière, député de la Seine-Saint-Denis de La France Insoumise, un uniforme "ne dissimulera pas les inégalités". Il a estimé ce lundi sur LCI que "le vrai problème, c'est la mixité sociale". "Vous pouvez mettre des vêtements, vous ne dissimulerez pas les inégalités, c'est un amusement médiatique", a insisté l'élu LFI.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a lui aussi réagi sur X (ex-Twitter), soulignant le caractère potentiellement impopulaire de la mesure auprès des jeunes  : "Ils ont décidé de lancer un mouvement social lycéen. Pas d'autre explication...".

Surtout, pour Sophie Venetitay secrétaire générale du syndicat enseignant SNES-FSU, interrogée dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, le port de l'uniforme est une solution inefficace : "Sans que les élèves portent l'uniforme, on voit que, bien souvent, ce qui suscite des commentaires entre les élèves, c'est le téléphone portable, c'est la montre, c'est la coiffure, ce sont les baskets. Même si des élèves portaient le même pantalon et le même t-shirt, ces éléments de distinction existeraient toujours", souligne-t-elle. 


La rédaction de TF1info | Reportage Quentin Fichet, Carlo Parédès et Emmanuel Sarre

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