Rentrée scolaire 2024 : y aura-t-il des professeurs dans toutes les classes ?

par N.K avec AFP
Publié le 9 mai 2024 à 17h04

Source : TF1 Info

La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a reconnu ce jeudi que des professeurs des écoles titulaires manqueront à la rentrée 2024.
En cause : des difficultés de recrutement dans certaines académies.
Celles de Créteil, de Versailles et de la Guyane sont particulièrement touchées.

La rentrée scolaire 2024 s'annonce d'ores et déjà bien difficile. Invitée sur Franceinfo ce jeudi 9 mai, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a reconnu qu’il y aurait de nouveau un déficit de professeurs des écoles titulaires à l'automne prochain dans certaines académies. "Nous savons que nous sommes en difficulté pour le recrutement des enseignants, dans certaines académies", a-t-elle en effet souligné.

Le syndicat national majoritaire s'inquiète de "pertes de postes"

"Il est vrai qu’à Versailles et à Créteil, puisque les concours sont régionalisés, nous savons qu’il y a des difficultés de recrutement", a ajouté la ministre, précisant que "ce n’est pas vrai dans toutes les académies". Les premiers résultats des écrits du concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE), soit des épreuves d’admissibilité, n'augurent rien de bon pour la rentrée prochaine. Selon le FSU-SNUipp, syndicat national majoritaire des instituteurs et professeurs des écoles, le ratio de candidats éligibles par poste est de 1,46 en moyenne au niveau national mais est inférieur à 1 pour Créteil (0,71 candidat par poste contre 0,63 en 2023), Versailles (0,60 contre 0,65 en 2023) et la Guyane (0,40, contre 0,48 en 2023).

Ce bilan quasi définitif des résultats d’admissibilité est "très inquiétant car cela présage des pertes de postes lors de l’admission notamment dans les académies régulièrement déficitaires", s'est alarmé le syndicat. "Dans ces académies déjà déficitaires depuis plusieurs années, la rentrée s’annonce d’ores et déjà compliquée", déplore sa secrétaire générale, Guislaine David, qui observe aussi la "baisse continue" de candidats admissibles à Paris (1,35 cette année, contre 1,43 en 2023 et 1,83 en 2022). D'autres académies affichent en revanche des taux beaucoup plus confortables, comme Strasbourg (2,36 candidats par poste) ou Poitiers (2,55), selon ce syndicat.  

La prochaine réforme suscite l'espoir

Pour combler le manque d’enseignants du premier degré dans les académies les plus touchées, le recrutement de professeurs contractuels sera nécessaire, a fait savoir Nicole Belloubet. Ces personnels ne passent pas les concours mais doivent être titulaires d’un bac+3 dans les disciplines d’enseignement général, ou d’un bac +2 assorti d’une expérience professionnelle pour les disciplines d’enseignement professionnel. Ces professeurs sont recrutés en CDD pour une année scolaire ou moins, à temps plein ou partiel. 

Afin de lutter contre ce manque récurrent de professeurs, Nicole Belloubet compte aussi sur la réforme de la formation des enseignants annoncée début avril par le président de la République. "Nous avons une réponse de long terme qui sera à l’œuvre dès la rentrée prochaine, nous allons modifier la formation initiale de nos professeurs", a affirmé la ministre, qui a parlé d’une "réforme très structurante, très enthousiasmante". Elle a rappelé que "à partir du mois de mai prochain, les aspirants professeurs passeraient le concours de recrutement de professeur des écoles à bac+3 et non plus bac+5", soit à la fin de la licence. De plus, au cours des deux années après l’obtention du CRPE, les candidats pourront poursuivre leur formation en étant "indemnisé ou rémunéré" 900 euros la première année, puis 1800 euros la deuxième, tout en passant leur master, donc. 


N.K avec AFP

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