Comment expliquer que les Français font des bébés de plus en plus tard ?

par Geoffrey LOPES | Chronique : Benjamin MULLER
Publié le 15 mars 2024 à 10h34

Source : Bonjour !

Non seulement, nous faisons moins d’enfants, mais nous les faisons plus tard.
Ces chiffres sont spectaculaires pour les pères.
Une raison principale explique Benjamin Muller dans Bonjour ! La Matinale TF1 : l’émancipation progressivement conquise par les femmes.

1,68 enfant par femme en 2023. D’après l’Insee (institut national des statistiques et des études économiques), le taux de natalité continue sa chute vertigineuse : en 2010, l’organisme enregistrait encore 2,03 enfants par femme.

L’institut précise surtout que nous faisons nos enfants de plus en plus tard. Si en 1977, l’âge moyen de la mère au moment de son accouchement s’élevait à 26 ans, il avait gagné deux ans en 2000 pour atteindre 28 printemps. Aujourd’hui, elles affichent 31 ans au compteur.

Autre donnée d’ampleur : dans les années 1980, 2 % des accouchements concernaient des femmes de plus de 40 ans. Désormais, les quarantenaires rassemblent 5 % des grossesses. Plusieurs cas médiatiques illustrent ce phénomène, à l’instar de l’actrice Virginie Efira ou de la navigatrice et militante écologique Maud Fontenoy (enceinte à 46 ans).

Davantage de libertés pour les femmes

Les raisons de ces parentalités tardives ? L’émancipation progressive des femmes leur a permis de glaner des libertés, explique Benjamin Muller dans Bonjour ! La Matinale TF1. La contraception, l’avortement, le divorce, d’éventuels remariages ou encore des études les poussent à retarder leur désir d’enfant. Beaucoup préfèrent également attendre d’obtenir un emploi et un logement stable. "J’ai toujours privilégié ma carrière et ma vie personnelle par rapport à mon conjoint. J’ai souhaité être totalement indépendante. Je voyais tous mes copains qui avaient des enfants à partir de 25 ans et je me sentais un peu à part", témoigne Sophie Lagarrigue, cheffe d'entreprise.

À 30 ans, les couples se sentent davantage sûrs de leur choix et disposent de moyens économiques plus confortables. Problème, ces grossesses restent considérées comme à risque, rappelle le gynécologue obstétricien Jacky Nizard au micro de Bonjour ! La Matinale TF1 : "Il faut mettre en place un suivi adapté à la grossesse en fonction du mode d’obtention, organiser un dépistage de différentes anomalies, administrer un traitement préventif jusqu’à l’accouchement que l’on devra peut-être déclencher pour limiter les risques de fin de grossesse."

De leur côté, les pères font également des enfants beaucoup plus tard. Une naissance sur cinq intervient après le quarantième anniversaire du jeune papa. L’Insee enregistre même environ 1 500 nouveaux pères après leurs 60 ans.


Geoffrey LOPES | Chronique : Benjamin MULLER

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